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09.12.2014

5, 4, 3, 2, voire 1 prise par semaine de traitement VIH : bienvenu dans le programme ICCARRE

Jacques Leibowitch à la maison Jean-Paul Gaultier à Paris

Début de l’enregistrement.

Le maitre de cérémonie : Le professeur qui a donné corps au concept révolutionnaire, d’allègement du traitement antirétroviral à la phase d’entretien appelée stratégie ICCARRE qui nous réunit ici ce soir. Je vous demande d’applaudir très chaleureusement le docteur Jacques Leibowitch !

Applaudissement.

Jacques Leibowitch : Nous sommes réunis ce soir pour faire connaitre au plus grand nombre le programme ICCARRE. Je vous remercie d’en être déjà si nombreux. Mais permettez-moi d’abord un survol de l’histoire tragique qui a martyrisé le monde pendant 15 ans et plus avec l’émergence de ce rétrovirus exotique qui poursuit ici et ailleurs ses malfaisances. Alors pardon mais une pensée et plus s’il vous plait pour les victimes et leurs familles.

Et puis les trithérapies sont arrivées, sorties des hôpitaux universitaires et des ateliers de fabricants de médicaments. La trithérapie a sonné les trois coups spectaculaires d’un retournement de situation. Un : chez le patient traiter la maladie du sida disparait ou s’efface et pour qui prend les médicaments qu’il faut le sida ne reviendra plus. Deux : le virus indétectable dans le sang s’efface par là aussi des relations intimes, jusqu’à autoriser sous conditions des rapports non protégés. Troisième coup miraculeux : pour les couples HIV différents sous trithérapie la dame ou le monsieur doivent engendrer un ou des enfants HIV free, in natura naturam, sans contaminer le conjoint séronégatif.

Tout serait pour le mieux sauf que, pas de guérison attendue. On le sait sans les combinaisons antivirales d’aujourd’hui, des traitements longs, indéfiniment longs, dont on dit ouvertement parfois qu’il s’agit d’un traitement continu, à vie, pour la vie. Or c’est de la chimie et de la lourde, pour la longue durée et même réduite à une seule pilule par jour, tous les jours, 20, 30, 50 ans de prises c’est beaucoup, et c’est trop. Il fallait trouver un compromis et le projet ICCARRE l’a trouvé.

Après un traitement d’attaque antiviral initial, un moment intensif où les trithérapies, les quadrithérapies doivent être prises, absolument en continu, pendant 2 ou 3 trimestres, 7 jours sur 7, les conditions dans l’organisme du patient sont telles, alors qu’il faut au virus plus d’une semaine pour rebondir si on l’arrête, si on interrompt le traitement. 7 jours d’inertie virale et plus, dans cette phase numéro 2 du traitement, dit traitement d’entretien, alors qu’il fallait 24 à 48 heures à peine au début. On peut alors et ICCARRE l’a fait, à Garches depuis 10 ans, espacer, dans la semaine les prises d’antiviraux, sans les réduire au quotidien, à 6 jours, 5 jours, 4 jours, 3 jours, 2 jours et même 1 jour. Tout cela sous le regard et les conseils critiques et quelques fois inquiets de ma collègue et collaboratrice Dominique Mathez, que je salue, avec émotion parce que sans elle je n’aurais pas pu faire tout ce que j’ai fait.

4 jours d’antiviraux hebdomadaires on le sait, chez 94 patients pendant une moyenne de 87 semaines, c’est ça ICCARRE aujourd’hui. Une innovation brevetée APHP/universités parce qu’en effet 3 jours d’antiviraux en moins, par semaine ça fait 40% d’écart de trop en moins ou quatre jours de médicaments par semaine au lien de 7 pendant 10 ans ça fait 4 ans sans médicaments ni virus égal rémission pharmaceutique et virologique complète. Et je ne vous parle pas des 66 des 94 de Garches qui sont sous 2 jours d’antiviraux par semaine, sur une moyenne de 109 semaines.

Bref le choix d’ICCARRE comme disait Renaud Persiaux, j’espère qu’il est dans la salle, je le salue, à propos de 100% de succès qu’on a obtenu sous 4 jours de traitements par semaine, chez une petite centaine de patients, représentatifs de la plupart des personnes sous traitement efficace depuis 6 mois.

La plupart mais pas tous, 10 % environ de patients, sous traitement conventionnel, 7 jours par semaine, serait sans doute un risque d’échec sous ICCARRE, il s’agit de ceux qui notamment ont eu un passé difficile avec les médicaments anti-HIV, ou ceux qui sont sous des combinaisons antivirales qu’on n’a pas encore testées.

Alors il faut le dire en clair et je le dis ici, pas de réduction posologique dans son coin. L’intermittence ICCARRE doit être médicalisée, ou ne pas être. Et gare à l’autoprescription.

Alors ce soir il y a un consensus qui est en passe de se construire autour d’ICCARRE avec 3 publications dans des revues scientifiques à comité de lecture indépendant, 3 papiers qui sont garants de la légitimité du programme et de la question prioritaire se pose désormais s’agissant de la surmédication. Deux, le ralliement des éminences du comité nationale d’éthique, et je salue Cynthia, Didier Sicard, Cynthia Fleury, pardon, Didier Sicard, et Jean-Paul n’ont pas pu venir, je les salue fraternellement, le ralliement de l’ANRS avec son essai « 4 b », 4 jours de traitement par semaine, à peine ouvert, aussitôt saturé, et on a les bons voeux ce soir, bons voeux, bons vents, du président Delfraissy, ajoutez-y l’adhésion officielle, de madame la ministre, celle des associations de patients représentants à l’ANRS, tout le monde sous le regard attentif d’une centaine de députés et sénateurs sensibilisés par les amis d’ICCARRE, et puis il y a vous, les ICCARRE, I care, ici et maintenant, et demain s’il vous plait, car rien n’est encore gagné.

200 patients sous ICCARRE dans le monde, quand la règle des 4 jours de traitement d’entretien dans le monde pourrait s’appliquer dans l’instant à 90% des preneurs d’anti-VIH, 90 000 en France, peut-être 20 millions dans le monde. Pas question de ne pas rester éveillé.

ICCARRE volera sans doute mais pas sans vous. Merci de votre écoute et de votre vigilance.

Applaudissement.

Fin de l’enregistrement.

Sandra : Jacques Leibowitch, au micro de l’émission de radio, “Vivre avec le VIH”, donc qui a donné hier une conférence, devant Jean-Paul Gaultier, devant… je ne connais que ça comme noms de people, mais il y avait, aller facile au moins 200 people qui étaient là, et waouh quel impact ! Yann qu’est-ce que t’en penses ? Donc toi tu connaissais déjà, tout ça, donc toi tu n’apprends rien.

Yann : Parce que oui, oui on en avait parlé, à la radio déjà, on l’avait déjà reçu, et c’est vrai que moi c’est un projet qui m’a tout de suite excité, et que je trouve très intéressant. J’ai à ce sujet, je lance une petite invitation à Pascal Barbarin, qui est un militant de très longue date d’Aides, et que j’ai vu sur Facebook, parce que je suis ami avec lui donc je le relancerai mais je le lance déjà à la radio, si Pascal tu veux bien venir nous parler car je sais que tu es dans les 200 personnes qui profitent de ce projet ICCARRE donc, voilà l’invitation est lancée et tu sais bien que sur la radio, rien de mieux que les témoignages des personnes, concernées.

Transcription : Joëlle Hist

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