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15.03.2017

Education sexuelle : le ministère de la Santé va-t-il trop loin avec le site «onsexprime» ?

Sandra : “Stop à la propagande choquante du ministère de la Santé”. C’est ainsi que s’intitule la pétition de Marjorie Bazet, dont je vais vous lire, en entier, la pétition.

Le site du Ministère de la Santé « onsexprime.fr », destiné aux jeunes à partir de 12 ans, propose une vision scabreuse et consumériste de la sexualité, avec de nombreux contenus inappropriés.

Ainsi, les rubriques qui détaillent « la pénétration vaginale », « le sexe oral » ou « la pénétration anale », chacune de ces pratiques étant symbolisée par des dessins du plus mauvais goût. Des textes très explicites accompagnés d’illustrations et de conseils invitent à découvrir « la levrette », le « 69 », la « fusion totale » ou encore « le bateau ivre ». Des pratiques marginales comme le tribadisme sont décrites avec force détails.

On soulignera le caractère inapproprié pour la jeunesse de plusieurs descriptions : « Pour toute pénétration anale, quelques précautions sont à prendre : d’abord, caresser et stimuler longuement l’anus pour qu’il se dilate ; ensuite, utiliser un préservatif, même avec un sex toy, mais aussi un lubrifiant parce que l’anus ne se lubrifie pas naturellement. »

Plus loin concernant la fellation : « Quelques recommandations : ne pas se brosser les dents avant et après (pour ne pas avoir des micro-saignements aux gencives), et éviter de recevoir du sperme dans la bouche et de l’avaler. L’idéal est d’utiliser un préservatif (non lubrifié, c’est plus agréable). »
L’altérité et la rencontre amoureuse ne sont envisagées par ce site que dans la perspective d’une jouissance utilitariste limitée par quelques règles d’hygiène.
Le site apprend à « utiliser son corps pour prendre du plaisir, seul(e) ou à plusieurs », propose de « composer sa recette du plaisir », diffuse des vidéos « pour préparer son dépucelage »… La question des sentiments et du développement affectif du jeune est quasiment inexistante.
Ensemble, signons la pétition pour demander à la ministre de la Santé Marisol Touraine de fermer cette plate-forme choquante, et alertons tous les parents sur son contenu !

Sandra : Je suis allée sur le site onsexprime. Voici mes quelques observations :

Ce dont parle Marjorie n’apparaît pas en page d’accueil. Il faut fouiller. Il faut cliquer sur l’onglet plaisir, puis pratiques sexuelles, puis il faut faire défiler la page tout en bas pour tomber sur des images de fruits qui font allusion à un sexe d’homme par exemple et quand on clique par exemple sur la catégorie sexe orale, directement c’est écrit les outils de prévention “préservatif ou digue dentaire”.

Nul part il est mentionné que c’est un site qui s’adresse aux adolescents à partir de 12 ans. Mais après, il me semble que le site onsexprime est pour les jeunes à partir de 12 ans, mais ce n’est pas écrit sur le site.

Les dessins dont parle Majorie sont explicites c’est clair, ils sont représentés par des bonhommes en carton. Donc c’est vrai que ça parait mignon quoi. On ne voit pas de sexe d’homme ou de vagin. Les bonhommes n’ont pas d’anatomie. En fait, tu peux même imprimer et construire les personnages.

Cette pétition a été signée par plus de 12 000 personnes. (Plus que notre pétition pour défendre le droit des étrangers, mince alors !) Ma question pour l’équipe, qu’en pensez-vous ? Est-ce de la propagande ? Et pour qu’on soit claire voici la définition de la propagande :

Définition de propagande : La propagande est l’action de diffuser, de propager, de faire connaître, de faire admettre une doctrine, une idée, une théorie politique. Son but est d’influencer l’opinion publique, de modifier sa perception d’événements, de personnes, de produits, de convertir, de mobiliser ou de rallier des partisans.

Yann : Moi, je n’ai pas pu visualiser le site et tout ça, mais en tout les cas et dans ce que j’ai entendu, rien ne me choque réellement. Je pars du principe que plus on peut faire un peu d’éducation avec les enfants et leur parler, dédramatiser le sexe en tout cas, plus on pourra parler de prévention. De toute façon, en parler c’est mieux que de se taire.

Sandra : Un autre avis dans l’équipe ?

Christian : Oui, pour moi, de tout ce que j’ai suivi là, franchement c’est une doctrine pornographique, purement et simplement. Quand même, pour ce qui est du ministère de la santé, lorsqu’il faut parler de sexualité à nos ados, ce n’est pas quand même de la sorte. Moi, je pensais que peut-être, ils peuvent montrer sur des médias privés ou publics pour dire par exemple… aujourd’hui on sait qu’avec Internet, vous ne pouvez pas les interdire d’aller sur des sites pornographiques mais au moins que le papa, maman, tantine, cousine ou autres, qu’ils puissent parler de sexe, c’est très important. Dire à l’enfant que par exemple, quand tu as 12 ans, 14 ans, tu as une érection, tu peux pénétrer une femme… tu peux avoir une ist, tu peux même choper un sida. Quand tu auras 18 ans, tu peux enceinter des femmes… tellement de risque. Pareil pour la femme, à 9 ans elle peut déjà avoir ses menstruations et peut attraper une grossesse, une maladie. Donc franchement, je ne suis pas aller dans ce site mais tel que tu as décrit ça Sandra, c’est une très mauvaise propagande. Vois-tu, moi je connais quelqu’un qui a été violé au pays par trois filles, un gamin ! Au pays, on joue souvent les jeux de cache-cache, les enfants se collent et tout ça et c’est comme ça dans un jeu de cache-cache, 3 filles plus grandes que ce gamin se sont mises à s’amuser avec son sexe. Et ce sont ses soeurs qui sont venues le sortir de là. Qu’est-ce qu’il a chopé ? Il faut parler du sexe à l’enfant mais pas dans ce sens-là. Pour un ministère, une entité comme celle-là… c’est de la pornographie purement et simplement. Ce n’est pas bien.

Mohamed : Moi, je pense que ça devrait être plus pédagogique. Ils n’ont pas lieu d’instaurer ça comme ça parce que la sexualité c’est un vaste sujet et comme dit Christian, on n’est pas l’abri de ce qu’il peut arriver. Donc moi, je prônerais plus le retour de l’éducation sexuelle à l’école, par exemple arriver au lycée, de faire un cours par semaine pour prévenir et initier les jeunes à ce qu’ils vont découvrir.

Alexia : Je me dis que de toute façon, les ados, si on leur donne Internet, ils vont quand même aller chercher sur des sites tout ce qui est en rapport avec la sexualité. Donc je me dis que c’est peut-être mieux que ce soit avec des bonhommes en carton ou avec des fruits que ce soit plus choquant comme ce qu’on peut voir sur certains sites internet. Donc, non, ça ne me choque pas plus que ça. Mais je me dis que rajouter des sentiments, dire qu’il n’y a pas que le sexe et qu’il faut qu’il y ait un peu d’amour, ça peut être pas mal aussi.

Yann : Non mais même si on se met à la place de deux adolescents qui sont à la découverte sexuelle, deux garçons qui veulent faire l’amour, je pense qu’il est bien qu’ils sachent que pour une pénétration anale, il est quand même fort conseillé d’avoir du gel, c’est quand même des tuyaux qui sont importants.

Mohamed : Des choses simples mais qu’il faut savoir.

Sandra : Peut-être que sur le site il est question de sentiment. Je n’ai pas visité toutes les rubriques.

Yann : Bon, on pense aussi que ceux qui… tu as dit 12 000 signatures, je vois bien une tranche importante de ceux qui étaient à la manif…

Sandra : C’est ce que je me suis dit. Il y en a certes, mais il y a des gens non en fait. Ca m’a même surpris de leur part qu’ils trouvent ça choquant. Cette pétition je l’ai vu sur Facebook en fait. Et voici quelques réactions que j’ai pu recenser, il y a de tout :

 Je trouve ça drôle ! Le site, pas la coincée qui a écrit cette pétition

 Ce serait drôle si cela n’était pas adressé aux « enfants » de 12 ans.C’est vulgaire et pour moi n’a pas sa place.L’éducation sexuelle sur internet…Pff… Pourquoi pas leur mettre un film X histoire de banaliser encore plus l’acte…Ca m’exaspère

 Mieux vaut qu’un jeune tombe sur ce site que sur autre chose ! Ce qui est généralement le cas. Certains parents ne savent pas trop comment parler de tout ça à leurs ados, ce site est pas mal. Et bien sur à l’âge auquel il se pose des questions, pas forcément 12 ans.

 Mais quand on était ado, il n’y avait pas de porno en libre accès, pas de « pop up » quand tu regardes des vidéos avec des images dégueulasses. Il y a des familles dans lesquelles c’est tabou, il faut bien un endroit où ils puissent trouver des réponses. Ca montre que justement le sex c’est pas comme dans les films porno, il y a des maladies des protections etc. Je trouve que c’est une très bonne initiative. Je préfère que mon fils tombe là dessus que sur du porno quand il aura l’âge d’être curieux!

 C’est aux parents d’essayer de réguler le flot d’informations et que leurs enfants ne soient pas plus que nécessaires impliqués dans ça. Que ce ne soit pas la même génération n’a aucune importance il faut juste éviter le fatalisme comme quoi c’est normal c’est la société qui veut ça.

 Je suis allée voir le fameux site et je suis tout simplement choquée !

Sandra : Voilà. Je ne sais pas si vous avez envie de réagir par rapport aux réactions que j’ai lu. Moi, je voulais juste rajouter que les enfants sont exposés aux images pornographiques, rien que sur internet, en moyenne, à l’âge de 11 ans malheureusement, selon l’association Ennocence. Moi, j’ai envie de dire aux parents, au boulot ! Je n’ai pas d’enfant, c’est facile de dire ça, mais je pense qu’on est capable quand même en tant que parents de vérifier ce que ton gamin fait sur Internet. Tu mets un contrôle parental, tu débranches l’ordi, je ne sais pas, tu fais quelque chose, tu mets l’ordinateur dans le salon. Après, ce qui est plus difficile, c’est quand ton gamin va sortir avec des potes, jouer au foot et puis voilà. Moi, je me rappelle, mon frère je sais qu’il a été exposé à des images pornographiques dès l’âge de 11-12 ans, parce que un de ses potes avait ramené un magazine pornographique et puis avait dit ah regarde, les filles et tout. C’est moi qui ai vu ça et qui ai dû expliquer à mon frère, non, ce n’est pas ça.

Yann : Je te dirai que ce qui m’effraie le plus parce que j’en parlais avec ma fille qui a 25 ans. Moi, je n’ai pas connu les films pornographiques, en tout les cas c’était sous le manteau, c’était une autre époque. Et je pense que du coup, ça amène quand même un romantisme un peu différent, une relation à l’autre qui est différente et j’ai eu la confirmation parce que je fréquente quand même beaucoup de gamins de 25-26 ans, leur sexualité n’est pas des plus épanouie peut-être du fait, la vision de ces films pornographiques, leur faire croire tellement de choses, qu’il faudrait avoir une surpuissance masculine, qu’il faudrait que la femme crie quand elle jouit. On est vraiment dans des clichés qu’eux malheureusement se disent bah oui c’est comme ça qu’il faut faire et c’est comme ça que je dois faire parce que ce que je lis dans les journaux et ce que je vois à la télé ou au cinéma, c’est la vérité. Donc à chaque fois qu’on peut faire comme tu dis, les parents ont un rôle fondamental mais à chaque fois qu’on peut faire une piqûre de rappel, et je suis certain que ce site est bien meilleur que d’autres.

Christian : Je vous assure, éloignez-les enfants du sexe, ils le trouveront eux-même. D’ailleurs en Afrique, le simple baiser de papa et maman, si papa fait un baiser à la maman devant les enfants, c’est un scandale ! On n’a pas l’habitude de voir ça. Généralement, les films où des gens s’embrassent, on chasse les enfants…

Yann : Est-ce que tu penses que c’est bien ça ?

Christian : Non, ce n’est pas bien. On utilise des méthodes draconiennes parce qu’on veut éviter aux enfants de voir ça. Pourtant, il faut laisser les enfants voir…

Yann : Bah oui, ça permettrait au débat…

Mohamed : Non mais Christian…

Sandra : Pas tous en même temps. Christian termine et après Mohamed réagit.

Christian : Je vous assure, quand un film comme ça passe, laissez les enfants regarder et après vous allez leur montrer les pour et les contres. Si vous les chassez, eux-même, ils vont aller le chercher. Ici en Europe, le wifi est partout. Ici tous les ados ont presque des grands téléphones, ils se connectent. Il faut simplement causer avec les enfants.

Mohamed : Moi je voulais dire que c’est plus un problème culturel. Dans les pays d’Europe, ils sont habitués à voir un amour libéré, plus ouvert. En Afrique c’est encore restreint et tabou. Ce n’est pas la même conception de couple. Maintenant, moi je pense qu’il faut plus dialoguer entre les parents et les enfants, même si c’est un problème culturel. Le sexe viendra donc il vaut mieux en parler. C’est un problème qui est vieux comme le monde.

Sandra : Ce que je dirai pour conclure sur ce sujet, c’est qu’on soit d’accord ou pas, je pense qu’il faut admettre que sur ce site, le ministère de la Santé tente de faire passer un message. J’ai un peu fouillé, on parle du genre, tout ça. C’est vrai que je suis d’accord pour dire le ministère de la Santé tente de faire passer un message, un courant, ok, eux ils sont d’accord avec ça. Après, à nous de dire à l’enfant ce qu’on en pense et puis si on est d’accord ou pas. Je pense que de toute façon au final c’est aux parents que revient la charge de l’éducation. Donc peut-être que ce site va aider certains parents à aborder le thème de la sexualité, peut-être que ce site va aider des profs à parler sexualité, je ne sais pas. Je pense que ça peut être mine de rien une bonne chose.

Yann : En tout cas, j’irai le voir et je vous donnerai mon avis la semaine prochaine.

Transcription : Sandra JEAN-PIERRE

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