Sandra : A nouveau un message de Nono. Alors en fait je vous explique, Nono il vient de découvrir notre site et donc il m’a envoyé plein de messages. Un message assez long, j’ai essayé de remettre tout ça dans l’ordre, voilà.
J’avais perdu ma femme découverte sero+ et morte mais moi dépisté séronégatif en ce temps. Nous avions fait 3 enfants mais la dernière est née aussi sero+ sans le savoir. Quand je fûmes découvert séropositif 10 ans après je ne pouvais pas m’imaginer que ma cadette pouvait aussi avoir le virus vu qu’elle tombait rarement malade. Il fût une période qu’elle tomba sérieusement malade que le docteur me proposa de faire son test bien qu’elle était encore très petite à l’âge de 12 ans vierge de son état qu’on découvrirent qu’elle était aussi séropositive. Donc elle était née avec le virus. Elle a ce jour 13 ans et moi-même son père séropositif comme elle et nous sommes tous sous traitement. Que dois-je faire pour protéger la petite innocente qui à un certain âge je ne saurai plus veiller sur elle sans qu’elle aperçoive qu’elle est séropositive et comment faire pour protéger contre un homme qui pourrait l’approcher à mon insu ? Aidez-moi sur ce point svp ! Que dois-je faire la fille est entrain de prendre l’âge ? Cela est mon cris d’alarme.
Yann : C’est toujours tard 12 ans…
Sandra : 13 ans là du coup.
Yann : 13 ans maintenant. Mais 12 ans pour découvrir une séropositivité, ça veut dire 12 années sans traitement.
Sandra : Je crois qu’il dit que la fille prend son traitement.
Yann : Depuis l’âge de 12 ans, depuis l’âge de la découverte.
Sandra : C’est ça. Donc elle prend mais sans savoir que c’est le VIH, si j’ai bien compris la situation.
Yann : Tu as bien compris, enfin, moi j’ai compris la même chose. Après, je ne sais pas dans quel pays Nono se trouve…
Sandra : Congo.
Yann : Je pense qu’au Congo, la situation des médicaments n’est pas trop mauvaise.
Sandra : Je ne sais pas, vu qu’il veut quand même venir en France, je ne sais pas pourquoi. Peut-être qu’il s’imagine qu’en France c’est plus facile, mais bon.
Yann : En tout cas, moi je suis rassuré que cet enfant ait enfin un traitement à sa disposition.
Marco : A propos de l’enfant, je pense qu’il faudrait qu’il en parle, qu’il puisse en parler à l’enfant. Déjà l’enfant va commencer à se poser des questions, “quels sont ces médicaments papa que tu me donnes chaque fois ?”. Donc, grossomodo, je ne sais pas par quelle voie…
Yann : Qu’il se fasse aider, accompagner…
Marco : Oui, pour que l’enfant comprenne déjà le traitement qu’il suit et pour quelle maladie.
Sandra : Effectivement, c’est vrai que 12 ans c’est tard pour apprendre une séropositivité. Il faut que Nono tu prennes courage et que tu lui annonces parce que si elle découvre par quelqu’un d’autre, ça va créer une cassure dans votre relation. Elle va se dire “mais je ne peux plus avoir confiance en toi, tu m’as menti”. Donc vraiment, prend courage et annonce et puis explique-lui comment elle peut se comporter avec les garçons qu’elle va rencontrer. Effectivement, il faut lui dire qu’elle se protège lors des relations sexuelles si elle en a. Il faut commencer l’éducation sexuelle…
Marco : A 12 ans ?
Sandra : Bah, il faut commencer. Il a peur de ça, parce qu’il a peur que les hommes s’approchent d’elle. Tu sais, à 13 ans…
Yann : Il n’y a pas d’âge pour parler de l’amour, pour parler du sexe. Ca arrive à tout le monde, même si en France, je pense qu’en Afrique ils sont un peu plus précoces que nous, mais nous la virginité pour garçons comme pour filles, c’est à peu près 16 ans.
Sandra : Même plus tôt. C’est 14 ans. Parce que tu sais, le vaccin du papillomavirus…
Yann : Non…
Sandra : Le vaccin du papillomavirus qui est prescrit pour les filles, ils disent qu’il faut le faire avant les 14 ans parce qu’après, ils supposent que la fille est déjà passée à l’acte.
Yann : Oui, parce que ça, c’est en prévention. Mais moi je te donne les chiffres que j’ai, garçon comme fille, c’est 16 ans.
Emma : 17 ans.
Christian : Moi, je connais quand même une fille qui a couché lorsqu’elle avait 13 ans au Cameroun. Au Cameroun chez nous, c’est à partir de 9 ans, 10 ans, 12 ans, la fille voit ses règles. Et quand une fille commence à avoir ses règles elle peut faire des enfants. Donc par rapport à ces prédateurs sexuels, c’est d’entamer une véritable causerie avec sa fille. Il faut parler sexe avec les enfants, il faut lui dire, lui présenter les dangers, lui dire qu’on peut lui faire la drague, lui faire la court. Essayer de causer sincèrement avec sa fille et la mettre en garde de tous les dangers. C’est très important. Il n’y a pas de tabou là-dessus.
Sandra : Prédateur sexuel est peut-être un peu fort comme terme.
Yann : Ca ne me parle pas du tout ! (rires).
Sandra : Tous les hommes ne sont pas de prédateurs quoi… ce sont simplement des garçons qui…
Yann : Qui cherchent à faire goulougoulou dans la case ! (rires).
Christian : Je vous dis que nous en Afrique… vraiment en Europe j’ai vu beaucoup de choses, il y a des lois, on ne s’amuse pas, tout est réglementé. En Afrique, chez nous, c’est un melting pot, un laisser-aller, ce n’est pas respecté comme ici.
Sandra : Non mais il y a des prédateurs sexuels en France aussi. Mais je veux dire que tous les hommes ne sont pas des prédateurs. Il y a des hommes qui ont envie d’avoir… parce qu’ils en ont envie, ils aiment la personne…
Christian : Mais pas avec une gamine de 9 ans ou de 12 ans.
Sandra : Non là…
Marco : Ce sont des pédophiles.
Sandra : Là c’est grave, évidemment, non.
Yann : Non, non nous on respecte les frotteurs dans le métro (rires)
Sandra : Oh ! Ca c’est horrible franchement… Bon. En tout cas, n’hésitez pas à réagir sur le site comitedesfamilles.net. Nono attend beaucoup de notre part un soutien.
Yann : Qu’il essaye de voir avec une équipe soignante, pédagogue, psychologue, au pays et qu’on puisse… il y a peut-être même des associations sur le Congo qui sont plus gérer sur l’adolescence, l’enfance. Mais il peut se faire aider je pense.
Sandra : C’est clair, qu’il n’hésite pas.
Yann : Après, se faire aider, ça veut dire lui aussi se mettre à nu. C’est-à-dire qu’on ne peut pas aider en mentant un petit peu ou en arrangeant les choses. Je crois qu’à un moment, il faut mettre les pieds dans le plat et expliquer le cursus avec son ex-femme, son épouse, “voilà ce qui nous est arrivé ma chérie, tu as compris la perte de maman, c’était dû à une maladie, où elle n’a pas pu être soignée à temps. Pour nous c’est totalement différent, on sera vraiment sauvé parce qu’on a ce médicament”. L’inclure dans le cursus quoi de soins.
Transcription : Sandra JEAN-PIERRE
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