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04.03.2015

Forum des auditeurs : «Te venger ne sert à rien. C’est avoir ta santé qui sera mieux»

Julienne

Bonjour 
J’ai appris que j’étais séropositive mi-décembre 2014. Un gros choc dans ma petite vie tranquille. J’ai 25 ans. Je n’ai pas eu beaucoup de rapport dans ma vie mais un des rares a fait qu’aujourd’hui je le suis. La personne qui m’a contaminée ne veut pas l’avouer. Tant pis pour lui. J’ai un sentiment de haine envers lui car je me dis qu’il a gâché ma vie. Mais après je me dis que je ne peux pas lui prendre la main et l’emmener voir un médecin. Il est assez grand. J’espère juste qu’il se réveillera et qu’il arrêtera de contaminer d’autres personnes. Car je ne le souhaite à personne ni même à mon pire ennemi.

Sandra : Donc là en fait, elle répondait à une auditrice qui a laissé un long témoignage, qui a la vingtaine et qui a été contaminée par le VIH et qui en veut énormément à celui qui lui a transmis le VIH et donc elle avait un grand sentiment de vengeance et aussi, elle avait du mal à prendre son traitement et donc Ines lui dit ceci :

Donc ton sentiment de vengeance je peux l’entendre mais je te conseille d’aller voir un psychologue car tu as besoin d’être accompagnée. Pour ce qui est de l’ordre médical, c’est très dur, j’ai trois cachets à prendre par jour. Ce n’est pas simple mais c’est le seul moyen de t’en sortir. Car plus tu te laisses traîner plus tu vas te détruire. Prends rendez-vous avec ton médecin spécialiste. Il te motivera. Mais c’est important ! Ines

Sandra : Voilà, Ines qui a laissé un message sur le site comitedesfamilles.net. Vous pouvez aussi réagir au 01 40 40 90 25. Julienne toi, est-ce que tu comprends ce sentiment de vengeance que peuvent éprouver parfois les personnes séropositives ?

Julienne : Moi, je ne trouve pas la place de la vengeance. La vengeance n’a pas de place. C’est mieux de prendre ta propre santé en main. Il faut être acteur de ta santé. C’est ta santé à toi. Va chez le médecin, tu prends le traitement et tout va aller. Te venger, ça ne sert à rien. C’est avoir ta santé qui sera mieux.

Sandra : Bruno, es-tu du même avis que Julienne ?

Bruno : Oui, après c’est des auditrices de 20-25 ans, c’est vrai que je ne mettrai pas tout sur la jeunesse mais c’est vrai que ça fait partie dans les premières étapes. Donc il faut bien s’informer et une fois qu’on recueille beaucoup d’informations, ce que je peux dire, c’est qu’aujourd’hui, l’espérance de vie peut être égale, on peut avoir des enfants. Pas mal de choses en s’informant qui peuvent faire passer cette étape. C’est ce que je pense. Faut qu’elle s’informe pour passer cette étape de vengeance.

Sandra : Samira, vous travaillez à Sida Info Service, est-ce que parfois ça arrive, je ne sais si vous êtes aussi écoutante…

Samira : Oui, on a, sur la question qui est posée, nous du point de vue juridique, après la question se pose, je sais que ce n’est pas une question facile mais la question qui se pose c’est la question de la responsabilité quoi, la responsabilité civile pénale de celui qui contamine, de celui qui l’auteur. On apporte des réponses sur cette question-là à Sida Info Service où on informe justement nos appelants des possibilités d’action qui sont engagés en sachant après qu’on soit pour ou contre mais qu’en sachant aujourd’hui, au niveau mondial et en France également, on tend quand même vers une responsabilité juridique en tout cas de l’auteur. Après il y a des conditions, faut quand même rapporter la preuve, il y a des conditions quand même à respecter. Mais de façon générale on tend aujourd’hui à engager des procédures en responsabilité en fait contre celui qui est l’auteur de cette contamination. Ce ne sont pas des procédures faciles, ce sont des procédures assez longues. Il y a deux types de procédures, je ne vais peut-être pas rentrer dans le détail là maintenant mais il y a deux types de procédures entre une responsabilité civile et une responsabilité pénale. Aujourd’hui c’est davantage des actions responsabilités pénales qui sont engagées. Ce n’est pas les mêmes objets. Responsabilité pénale ça veut dire que celui qui a été l’auteur de cette contamination a commis une infraction et l’action responsabilité civile c’est principalement pour obtenir des dommages et intérêt. C’est des procédures qui sont assez longues. C’est des procédures qui existent aujourd’hui.

Sandra : Ce qu’on dit souvent à l’émission de radio Vivre avec le VIH au Comité des familles c’est que les deux personnes sont responsables en fait. Il y a la personne séronégative aussi qui à ce moment-là n’a pas mis de préservatif.

Samira : Oui, oui. J’entends bien cette position. Mais aujourd’hui disons… c’est vrai qu’on peut considérer qu’il y a eu un partage des risques à ce moment-là. Je l’entends bien. Après au niveau des tribunaux, on ne va plus trop dans ce sens-là. Au niveau des tribunaux les magistrats considèrent quand même… après les premières décisions de condamnation qu’on avait eues, c’était dans des cas assez particuliers où la personne demandait à l’autre de produire des résultats et que les résultats qui avaient été produits avaient été des résultats falsifiés. Ça, ça a été les premières décisions de condamnation. Mais maintenant, les tribunaux vont quand même dans un sens où même en dehors d’une falsification des résultats, le fait de ne pas divulguer qu’on est séropositif et qu’on prend un traitement, dans le cadre d’une relation qui a duré, aujourd’hui ça engage la responsabilité de l’auteur de cette contamination.

Transcription : Sandra JEAN-PIERRE

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