Sandra : Le VIH vu de Twitter, c’est parti Joëlle.
Joëlle : Je vais commencer cette revue par un Tweet du Crips Ile-de-France.
Construire une nouvelle prévention, la double protection. Ce tweet du 5 mars, relaie un article publié sur le site vih.org, signé par France Lert, chercheuse en épidémiologie à l’INSERM (L’institut National de la santé et de la recherche médicale), dans cet article la chercheuse revient sur les derniers résultats de l’étude Proud et Ipergay rendus le 25 février, qui avait montré que la PREP prophylaxie préexposition avait une efficacité de 86%. La chercheuse préconise qu’il faut je cite « adopter un discours compréhensible et utile en utilisant la notion de double protection ». Oui, le préservatif est efficace pour protéger des IST mais, selon France Lert, de façon variable selon les infections, leur localisation et leur facilité de transmission. D’où cette double protection, je cite « Il faut penser distinctement le VIH et les IST et ajuster les modes de protection».
Sandra : Merci Joëlle pour ce premier Tweet, et si nous avons le temps, nous lisons, enfin elle nous dira les deux autres Tweet qu’elle a sélectionnés. Alors qu’est-ce que vous en pensez cette double protection ? Est-ce que vous êtes un peu au courant donc je pense on en a parlé quand même de temps en temps à l’émission, la PrEP, donc “double protection”, donc ça veut dire prendre le médicament Truvada et aussi se protéger avec le préservatif. Est-ce que vous pensez que ça peut entrer dans les mœurs ? Voilà. Est-ce que vous y croyez à cette double protection. Elle y croit à fond France Lert.
Yann : C’est-à-dire on est un peu dans le rapport Ipergay avec en plus un préservatif.
Sandra : Oui c’est ça.
Yann : Donc quel intérêt d’avoir fait l’Ipergay, j’ai envie de poser ?
Sandra : Ipergay, c’est ça, protège seulement, enfin c’est déjà ça, contre le VIH a je ne sais plus combien de pourcentage. 86% je crois.
Antigone Charalambous : 80% c’est certain.
José : Oui, 86%.
Yann : Moi, ce qui me choque, c’est vraiment un luxe des pays riches, quoi. Bon franchement voilà. Moi ce que j’en retiens. Après, je sais qu’on va avoir la communauté gay qui va crier au secours en disant, oui mais ça permet aux gays qui ne veulent pas se protéger d’aller dans les endroits chauds et de prendre un traitement préventif. Je comprends, c’est une évolution certes mais il y a d’autres points sur lesquels il faudrait se concentrer. Je ne sais pas l’équipe du studio ce que vous en pensez ?
Sandra : Moi je suis d’accord, comme toi, je me permets de donner mon avis aussi. Moi je pense que c’est dépenser de l’argent pour rien en fait. Antigone ?
Antigone Charalambous : En tant que professionnel, je pense que ce qui convient aux patients, à la personne est superbe après en effet encore faut-il avoir la possibilité de le faire, ce n’est pas un moyen de protection pour toutes les personnes. Ça existe en France c’est possible et encore en partie, tout le monde n’a pas cette possibilité après voilà.
Sandra : C’est parti pour le deuxième Tweet Joëlle.
Joëlle : Autre tweet publié par l’association AIDES le 5 mars : “Russie : D’après l’EATG, le pays pourrait se retrouver en pénurie de traitement anti VIH ».
L’EATG, c’est l’European aids treatment group. Un organisme représentant 40 pays à travers l’Europe et comprenant 110 membres, destiné à mettre en place des actions afin de mobiliser la société civile contre le VIH/Sida. L’EATG rapporte que la Russie pourrait connaître une crise sanitaire sans précédent affectant l’accès aux soins des personnes vivant avec le VIH/Sida. En cause : la grave crise économique que traverse la Russie et les restrictions budgétaires qui en découlent. Un montant investi dans l’achat de médicaments insuffisant pour le soin des personnes atteintes par le virus. Au sein de la Fédération de Russie, 700 000 personnes vivent avec le VIH et 350 000 sont sous trithérapie. Les nouvelles infections à VIH s’élèvent à 80 000 découvertes en 2013 et leur nombre pourrait augmenter faute de prévention efficace.
Sandra : Voilà merci pour ce deuxième Tweet. Alors est-ce que vous étiez au courant de la situation des personnes vivant avec le VIH en Russie ?
Yann : Non, mais c’est flippant.
José : C’est énorme.
Yann : Enfin ceci dit ça ne fait pas très longtemps que la Russie a un petit peu ouvert ses frontières et qu’on peut rentrer avec un traitement en étant séropositif en Russie.
Sandra : Et oui.
Yann : L’arriérisme de ce pays n’étonne personne autour de cette table. Mais je ne sais pas si le communisme a tué beaucoup de gens ?
José : Et bien c’est toujours à vouloir cacher les choses. Ben oui il faut dire qu’il ne se passe rien et en fin de compte il se passe des choses cachées quoi.
Sandra : Une réaction Antigone ou on passe au dernier Tweet ?
Antigone Charalambous : Je pense que c’est directement aussi lié avec le conservatisme très très fort pour ne pas dire autre chose qui règne en Russie et bien sûr toutes les lois et tous les mouvements homophobes. Donc en effet quand on est dans un déni de l’homosexualité, et donc de toutes les personnes homosexuelles, il est difficile de mettre en place des politiques de prévention et sanitaires qui vont protéger ces personnes, entre autres.
Yann : On s’excuse un petit peu si vous entendez du bruit mais il y a des travaux dans la régie.
Sandra : Oui c’est ce que j’allais dire. Ah oui, ça tape fort là waouh !
José : Ne vous inquiétez pas, nous on est très sages (rires).
Sandra : Aller Joëlle, c’est parti pour le dernier Tweet.
Joëlle : « Femmes et VIH : résultats 2015 de l’enquête EVE menée par assoAIDES / INSERM à l’occasion du 8 mars pour toutes”.
Ce tweet posté le 9 mars est signé Mathieu Brancourt, journaliste pigiste et blogueur à Mediapart. Il relaie un article du site internet Seronet. Les résultats de cette enquête portant sur les événements indésirables vécus par les femmes vivant avec le VIH sont détaillés dans cet article. L’enquête avait été menée sur internet de septembre 2013 à septembre 2014. 315 femmes vivant avec le VIH y ont répondu. Les résultats indiquent que les événements indésirables sont encore nombreux aujourd’hui, impactent leur qualité de vie et que beaucoup d’entre elles n’osent pas aborder les problèmes qu’elles rencontrent et ne se sentent pas assez écoutées. L’étude préconise par ailleurs un travail de renforcement des capacités pour que les femmes puissent parler avec leurs médecins de leur santé. Cette étude montre qu’il est nécessaire que les femmes soient davantage incluses dans les essais thérapeutiques. Il est prévu que d’autres analyses soient réalisées dans les prochains mois.
Sandra : Voilà une étude bien trop rare je dirai sur les femmes vivant avec le VIH. Mais ces derniers temps je trouve que les femmes sont quand même mises à l’honneur, on s’intéresse de plus en plus à elles. Antigone tu connaissais cette étude?
Antigone Charalambous : Oui, c’est surtout quand même après sur le terrain que l’on entend les difficultés que peuvent avoir les patientes séropositives. C’est vrai que ce n’est pas du tout étonnant. L’élément exact précis, je ne le connaissais pas mais voilà, c’est plutôt les témoignages des patientes.
Yann : Et puis là il y a un coup de projecteur je pense aussi parce qu’on est en date du 8 mars comme on le connait pour le 1er décembre autour du Sida quoi.
Transcription : Joëlle Hist
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