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29.05.2015

Le VIH vu du Web : les femmes, principales victimes du VIH en Afrique / droit de séjour en France pour les étrangers malades menacé

Yann, Sandra et Yann

Alexandre : Quelles sont les principales victimes du VIH en Afrique ? D’après le médecin et pharmacologue Christian Mésenge, ce sont les femmes. Le 17 mai dernier il était au micro de Rfi qui a publié dans la foulée la version Internet de son interview. Alors cette affirmation a été faîte à la suite de recherches anthropologiques qui ont fait l’objet d’un livre, « L’homosexualité en Afrique : regard anthropologique et psychologique ». Concrètement, il y est fait le constat que le taux de prévalence de l’infection au sida notamment en Côte d’Ivoire et au Mali reste plus important chez les homosexuels. Pour quelle raison ? Les homosexuels sont encore victimes de discriminations fortes, ce qui poussent les gens à cacher leur sexualité, et donc à avoir un accès aux soins totalement limité. D’après l’auteur du livre, je cite, « très souvent, ils sont mariés et cela contribue à une plus large diffusion de l’infection au VIH si eux-mêmes ne sont pas traités. […] Vous n’avez pas envie d’aller vous faire dépister si vous savez que vous allez être stigmatisé. Très souvent, dans l’esprit des gens, séropositif, cela veut dire « homosexuel », ce qui est faux puisque les plus grandes victimes du VIH en Afrique sont des femmes. » Il y a donc cette notion de tabou qui est présente et dont nous avions longuement parlé lors de l’émission d’il y a deux semaines. Le personnel soignant peut également avoir une réaction négative face à ce genre de cas, il peut y avoir un souci de formation. Néanmoins le travail d’aide aux populations homosexuelles est en marche, il existe par exemple à Abidjan une clinique spécialisée pour les homosexuels, et dans la plupart des pays d’Afrique il existe une possibilité de se faire dépister de manière anonyme et gratuite. Concrètement, ce que dit l’article, c’est que le traitement et la prise en charge des homosexuels séropositifs en Afrique ne peut guère se faire sans un changement des mentalités face à l’homosexualité.

Sandra : Merci Alexandre pour cette première info, alors homosexualité qui veut dire VIH en Afrique, bon, j’ai l’impression qu’en France ça peut être le cas aussi non ? Est-ce que vous êtes d’accord avec moi autour de la table ?

Yann : On sait qu’il y a de la discrimination dans certaines familles quand un ado essaie de faire comprendre qu’il préfère le même sexe que lui, mais pour l’Afrique je n’ai rien appris sur ce tweet, enfin comment vous appelez ça ?

Sandra : C’était une info sur le net.

Yann : Rien ne m’étonne du tout sur la compréhension de l’homosexualité en Afrique ou dans tellement d’autres pays où c’est encore tellement discriminé donc, même ici on a des efforts à faire quoi.

Sandra : Deuxième info.

Alexandre : « Le droit au séjour pour raisons médicales des étrangers malades de plus en plus contourné ». C’est un sujet qui peut faire réagir, c’est surtout le titre d’un article posté sur le site Internet du Monde la semaine dernière. Selon l’article les associations de l’observatoire du droit à la santé des étrangers s’inquiètent avec raisons des différentes mesures dont sont victimes de plus en plus les étrangers malades sur le territoire français. L’association de lutte contre le sida Aides a rappelé récemment que « depuis l’été 2012, placements en rétentions, procédures d’expulsion et dénis de droits se sont intensifiés à un rythme sans précédent ». Pour information, Jean-Pierre Chevènement avait inscrit dans la loi en 1998 le droit au séjour pour raisons médicales dans le cadre des personnes atteintes du Vih/Sida. D’après l’article, je cite : Avant 2011, l’étranger malade pouvait obtenir une carte de séjour pour soins s’il n’avait pas un accès “effectif” aux soins dans son pays d’origine. Depuis la loi Besson du 16 juin 2011, le droit au séjour de l’étranger malade est subordonné à “l’absence” d’un traitement approprié dans son pays d’origine. Et, avec la gauche au pouvoir la personne chargée de renvoyer ou non la personne malade dans son pays d’origine, à savoir le préfet, peut ne pas suivre l’avis du référent médical et décider le renvoi.

En résumé, ça donne quoi ? Un étranger malade peut être pris en charge en France. L’avis du médecin régional tend à favoriser le droit de séjour plutôt que le renvoi, dans l’intérêt de la santé du patient. Le préfet peut ne pas tenir compte de cet avis. Il y a refus d’autorisation de séjour. Le patient peut contester cette décision devant le tribunal administratif. Dès lors, il faudra les certificats médicaux attestant de la pathologie du patient, ce qui va à l’encontre du secret médical, et cela sera au médecin du ministère de l’Intérieur de confirmer ou d’infirmer l’avis du médecin régional. La santé des ressortissants étrangers ne dépendrait donc plus du ministère de la Santé, mais du ministère de l’Intérieur.

Sandra : Merci Alexandre, alors ça aussi c’est une info qu’on connaît bien, puisqu’à l’association Comité des Familles il y a pas mal de personnes qui sont étrangères, et donc c’est des problèmes, d’ailleurs dernièrement aux Assemblées des Familles beaucoup de gens ont témoigné là-dessus. Donc je pense que bientôt s’organisera un atelier sur le titre de séjour pour soins. Moi ce qui m’avait étonné dans cette info c’était que le secret médical n’est plus respecté dans la démarche. Ce qui fait que lorsque l’on se présente au préfet, le préfet va savoir que voilà, on a telle maladie. Peut-être que lorsque c’est quelqu’un qui a un cancer on va être plus dans la pitié, mais quand il s’agit du VIH, et bien ça va être autre chose. Je ne sais pas si tu partages le même avis que moi, Yann ?

Yann : Je pense que surtout le Ministère de l’Intérieur, lui, regarde les chiffres, et à partir de là se dit « bah voilà, on a fait rentrer tant d’étrangers pour des raisons de soins ».

Jérôme Sebban : Oui, je pense aussi. J’ai le même point de vue.

Yann : Donc c’est pour ça que je ne comprends pas comment le Ministère… alors soit on fait une vraie politique de migration, mais ça c’est un vrai problème européen, quasiment. Soit on se dit la France en reçoit autant, l’Italie, l’Espagne, voilà.

Sandra : Non, mais il y a un vrai problème en ce moment. C’est sûr, et c’est vrai que la France ne peut pas accueillir tout le monde, c’est ça le problème, la vérité.

Yann : Et puis j’ai l’impression que sous un gouvernement de gauche on passe des vieilles recettes de bonne droite quoi.

Sandra : Vos réactions sur le site comitedesfamilles.net !

Transcription : Alexandre Bordes

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