Sandra : C’est parti ! Alors première info Alexandre ! On est attentifs.
Alexandre : Alors première info, je vais vous parler de la télémédecine. 2015 sera-t-elle l’année de la télémédecine en France ? C’est en tout cas ce que laisse entendre le ministère des Affaires sociales, de la Santé et des droits des femmes. Le début des expérimentations sur la télémédecine a été annoncé dans un communiqué de presse mardi. Mais la télémédecine, qu’est-ce que c’est ? En quelques mots, c’est la médecine à distance, via écran. Certains vont sans doute se demander, à quoi ça sert ? Alors il faut savoir que selon le site leparticulier.fr, 1 500 000 personnes en France souffrent de plaies chroniques comme les escarres, les ulcères de la jambe ou les plaies du pied diabétique. Concrètement, l’objectif premier est de faciliter la prise en charge des personnes malades en réduisant notamment leurs déplacements. Les patients auront simplement à se rendre dans une structure médico-sociale (maison de retraite, centre de rééducation…), une maison ou un centre de santé connectée à une structure experte distante. Ils pourront également bénéficier de l’avis d’un spécialiste à l’issue d’une téléexpertise. La phase de tests de cette médecine à distance va être réalisée courant 2015 dans 9 régions, Alsace, Basse-Normandie, Bourgogne, Centre, Haute-Normandie, Languedoc-Roussillon, Martinique, Pays de la Loire et Picardie, pour permettre, je cite, d’objectiver l’impact de la télémédecine sur les dépenses de l’assurance maladie.
Sandra : Merci Alexandre pour cette première info. Alors la télémédecine, est-ce que ça parle à quelqu’un ici autour de la table, est-ce que c’est quelque chose qui vous semble intéressant ? Quelque chose à faire, ou alors vous n’y voyez pas du tout d’intérêt ?
Yann : Moi je trouve qu’on est déjà beaucoup trop envahi par les écrans à tout va, l’ordi, le machin, les gens communiquent de moins en moins donc je n’ai pas envie de me mettre à poil devant une webcam que je n’ai pas en plus, pour que le mec me dise « ah ouais, on dirait que t’as une bosse parce que je vois mal, mais, on va te scanner à distance », tu vois. Enfin, le progrès, il y a du très bien, mais il y a aussi…
Sandra : Alors tu dis ça parce que toi, aussi, tu habites à Paris, et donc pour toi c’est facile d’aller chez un…
Yann : Si j’ai 90 ans, je prends tout ce que l’on me propose.
Sandra : Non, mais là tu vois, la télémédecine, c’est pour des personnes qui habitent dans des coins reculés, chez qui, pour aller voir un spécialiste…
Yann : Dans les campagnes.
Sandra : Voilà. C’est assez loin. Loane ? On va en parler.
Loane : On va parler de la campagne. Chez nous en Côtes-d’Armor c’est vrai que, par exemple pour les VSL, les personnes séropositives n’ont plus le droit aux VSL.
Sandra : VSL, qu’est-ce que c’est ?
Loane : VSL c’est l’ambulance prise en charge par la sécurité sociale pour venir se faire traiter à l’hôpital. En Côtes-d’Armor on n’y a plus droit qu’une fois par an. Donc en fait il y a des gens qui habitent à 45 minutes de voiture parce qu’il n’y a qu’un hôpital pour tout le département, qui ne viennent plus et qui ont fait des courriers. Qui ne viennent plus se faire traiter, car ils ne peuvent pas se déplacer, car autour de chez eux personne n’est au courant de leur maladie. Ils vivent seuls, exclus, donc ils ne se soignent plus.
Sandra : Donc là la télémédecine aurait un intérêt.
Loane : Encore faut-il qu’ils aient Internet.
Sandra : Non, parce que je crois, d’après ce que tu disais Alexandre, je crois qu’ils peuvent se rendre dans des…
Alexandre : En fait ils se rendent dans n’importe quel centre médical dans les alentours pour pouvoir profiter de ce contact avec un autre centre expert qui sera ailleurs en France. Donc ça peut être utile dans ce cadre-là, c’est-à-dire que dans le meilleur des cas la personne a juste à se déplacer dans un hôpital, on va dire, pour bénéficier de cette expertise à distance.
Loane : Donc c’est pour les grandes villes, on est d’accord, parce que le seul hôpital qu’il y a, qui traite 450 patients dans mon département il n’y en a qu’un, donc ils sont obligés de retourner là où ils ne peuvent pas aller. S’ils n’ont pas Internet, il y a des endroits où il n’y a pas de réseau hein, ça arrive encore dans certains endroits, des personnes qui n’ont pas les moyens non plus, c’est vrai que ce n’est pas évident non plus dans les petits, enfin, tu es venu Yann…
Yann : Oui, ta remarque me fait penser que ne postule pas à l’office de tourisme de Bretagne parce que tu ne fais pas de la bonne pub…. (rires)
Alexandre : Après, j’ai dit hôpital en guise d’exemple, ils indiquent bien n’importe quelle structure médico-sociale donc ça peut être aussi des maisons de retraite, des centres de rééducation. Après je suis d’accord que la majorité de ce genre de centre se situe dans les grandes villes, malheureusement, mais il y en a sans doute quelques-uns qui sont dans des, je ne dirai pas dans des campagnes les plus reculées de France, mais dans certains endroits de France.
Pascal : Mais justement, comme tu disais, c’est vrai et faux en partie parce qu’il y a des gens qui viennent se faire traiter de Brest à Rennes aussi. Et j’ai déjà discuté avec des gens qui viennent de très très loin se faire traiter, de Lorient aussi, parce que tout simplement ils ne peuvent pas près de chez eux puisqu’on ne le soigne pas de leur maladie.
Mister X : Mais, moi qui suis en Bretagne aussi, je constate qu’il y a un rapprochement qui est voulu de l’hôpital vis-à-vis des médecins locaux. C’est-à-dire qu’il y a une formation qui a été amenée à des médecins généralistes pour qu’on puisse aussi bénéficier des mêmes soins que tout le monde. Pourquoi aller à l’hôpital alors que tu peux aller chez ton médecin après ? Le seul souci que ça pose à l’heure actuelle quand tu vas dans des structures de soins, c’est la confidentialité. Le souci de la confidentialité, il n’y a pas que là, c’est un peu partout, il y a toujours quelqu’un qui va, sans le faire exprès, lâcher un truc qui peut avoir un préjudice plus ou moins important. Et je crois que la confidentialité, c’est quelque chose qui n’est pas suffisamment travaillée ou abordée comme sujet dans ces cadres de soins. Et c’est vrai que les budgets des hôpitaux comme en Bretagne ont diminué, énormément, parce qu’il y a les régions et leur budget aussi qui ont diminué. Les premiers touchés sont les aides aux personnes et les soins. Malheureusement en ce moment on vit aussi une baisse de budget sur les enfants, par rapport à d’autres trucs. Donc je pense que c’est essayer de faire comprendre aussi à l’état et aux dirigeants qu’il y a des services et des trucs auxquels il ne faut pas toucher parce qu’ils ont été stabilisés maintenant. Les structures de soins chez nous, bon, Loane est à Saint-Brieuc, moi je suis à Plésidy, 640 habitants, j’ai un enfant, un petit enfant, de 5 ans, je me vois mal me faire soigner dans mon bled parce que si je parle de ma séropositivité c’est au niveau de l’école et de mon fils que cela posera problème. Donc je pense que ça n’est pas le sujet principal par rapport à l’avenir de mon fils. Donc c’est vrai qu’il faudrait qu’on ramène un peu la séropositivité et les soins à une autre maladie, à d’autres maladies aussi qui sont peut-être bien plus importantes. On parle de l’hépatite, l’hépatite pour moi à l’heure actuelle, c’est un plus gros problème que le HIV concernant la contamination. Il faut essayer de ramener les choses où elles sont et essayer de réfléchir pour proposer des solutions. Je n’en ai pas, c’est à nous d’adapter en fonction du milieu et d’être intelligent. Et toujours pareil, c’est à nous de faire l’effort.
Sandra : Alors, dernière intervention et après on passe à une autre info. Quelqu’un d’autre veut intervenir sur la télémédecine ? Oui, je vois Sofi derrière. On lui passe un micro.
Sofi : Oui sur la télémédecine, je pense qu’on a tous, à titre individuel, consulté Doctissimo ou des sites comme ça, donc on y vient de toute manière. On est maintenant dans les nouvelles technologies donc on est tous, même si on a un médecin référent, on a tous consulté un jour un site Internet, et nos enfants grandissent aussi avec les médias donc on s’oriente vers ça et on ne pourra pas de toute manière y couper. Après c’est sûr que ça ne remplace pas un médecin avec qui on a une relation quand même personnelle, notamment à l’hôpital quoi.
Sandra : Je crois que là, Alexandre va apporter une précision, merci pour ton intervention en tout cas.
Alexandre : Là c’est différent, dans le sens où ça n’est pas vraiment, on ne va pas vraiment faire son propre diagnostic sur Internet soi-même, depuis chez soi. C’est dans le sens où on va aller, par exemple, je cite un exemple comme ça, on va aller chez son médecin, le médecin n’est pas forcément capable de voir la maladie, de comprendre le diagnostic, il peut y avoir des maladies caractéristiques que le médecin ne va pas forcément être à même de voir, donc il va contacter un spécialiste qui va être à l’autre bout de la France ou quelque chose comme ça, directement via un écran, le spécialiste va répondre, va examiner à distance la plaie, les symptômes, quelque chose comme ça, et va pouvoir, peut-être, émettre un diagnostic. Alors pour l’instant c’est l’objectif, en gros, de ce genre de mesure.
Transcription : Alexandre Bordes
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