Sandra: Et Internet alors? Est-ce que les gens qui travaillent par exemple à l’ARS pensent à internet parce que c’est quelque chose maintenant dont l’accès est presque ouvert à tous. Pourquoi pas participer à des rendez-vous par internet? Ou faire des débats par des forums? Vous citiez tout à l’heure Doctissimo mais même sur notre site parfois il y a des gens qui posent des questions, ça fait participer les gens. Ils deviennent acteurs de santé grâce à internet. Est-ce qu’on y pense?
Marc Schoene: Oui, on est un peu dans le monde de la santé publique un petit peu en retard sur les nouvelles générations. Aujourd’hui on a des progrès à faire mais on peut dire quand même que nous avons de plus en plus conscience et pas seulement conscience, on avance sur les questions d’internet et des messageries. Je pense à la santé scolaire, à l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé, mon association organise en novembre des rencontres et on va avoir un atelier justement sur la question d’internet et du rôle d’internet dans la démocratie. C’est-à-dire est-ce qu’Internet contribue à la démocratie et est-ce qu’Internet contribue à l’information en santé et pas seulement à l’information: passer un message mais à l’information dans les deux sens c’est-à-dire permettre du dialogue et à faire vivre donc la démocratie. C’est un sujet de pleine actualité qui est en passe de développement au point même il faut le savoir qu’il y a de plus en plus de réflexions. Les agences travaillent sur la télémédecine par exemple. Aujourd’hui dans des coins reculés où il n’y a pas assez de médecins, sont prévus et même mis en place à certains endroits, des consultations à travers internet et par écrans. Donc c’est en train d’évoluer. Je vais mettre un petit bémol à la question: je pense que c’est évidemment à prendre en compte et à développer. C’est un outil intéressant dès lors que l’on ne néglige pas le facteur humain. Vous évoquiez tout à l’heure les prospectus qui sont dans les boites, pourquoi pas les prospectus, mais si on n’a pas les hommes et les femmes pour aussi accompagner les prospectus ce n’est pas suffisant. Je pense à l’exemple de Samira Guédichi, le travail d’une référente dans un quartier de Saint-Denis c’est d’aller auprès des gens. Parce que les gens ne sont pas près forcément à entendre des messages ou à comprendre certains trucs. Il y a le dépistage du cancer du sein en France qui est très bien organisé par la sécurité sociale, il y a des départements où il y a très peu de femmes qui vont à ce dépistage. Et pourtant elles reçoivent le tract, elles reçoivent l’information. On s’est aperçu, et c’est ça qu’on appelle aussi les démarches communautaires en santé, qu’il faut faire autrement. Il faut que des associations de femmes fassent des relais auprès d’autre femme. La démocratie c’est aussi le facteur humain, le facteur relationnel, le facteur implication des personnes concernées qui est déterminant. C’est pour ça que je mets un bémol, ce n’est pas contre le tracte ou Internet mais attention à faire jouer l’humain dans les relations de la démocratie.
Sandra: Avant de passer à la rubrique culturelle. Zina est-ce que tu aurais quelque chose à ajouter à ça sujet?
Zina: Oui je suis d’accord. C’est bien internet, c’est bien les trucs comme ça. Mais c’est vrai que rien de tel que le contact humain surtout que même si la majorité des gens ont internet et savent lire et écrire il y a quand même une minorité qui n’ont pas accès à internet. Il y a une minorité qui ne sait pas lire et écrire. Même pour le côté contact si quelqu’un a internet et sait lire et écrire il va pas forcément y aller de lui-même. Pour certains il faut qu’il y ait quelqu’un en face qui lui parle et qui lui explique. Je trouve qu’il n’y a rien de tel. En revanche, c’est très bien effectivement internet et les tracts. Mais il faut élargir, ça n’élargit pas assez. Il y a plusieurs solutions.
Yann: J’avais juste un petit truc à rajouter à Zina qui va être contente parce que je sais qu’elle avait monté un atelier comme ça où elle aidait les personnes qui voulaient apprendre à écrire et à parler français. Donc il y a une amie de Sandra qui a repris le relais et donc il y a une continuité de ton projet. Je trouve cela formidable et je trouve ça bien que tu le saches.
Sandra: Merci à tous pour votre participation sur ce sujet. N’hésitez pas à réagir sur le sujet ou vous pouvez nous appeler au 01 40 40 90 25. On va passer à la rubrique culturelle.
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