Bruno: Ma compagne de l’époque était enceinte et on avait appris qu’elle était séropositive. Il y a 20 ans c’était assez compliqué, donc nous n’avons pas pu garder l’enfant. On a vécu plus d’une quinzaine d’années ensemble à passer toutes les épreuves de la vie. On est resté solidaire ensemble. Elle avait une fille ce qui m’a permis d’assumer un rôle de beau Papa. C’était de grands souvenirs, une grande expérience. Je suis un peu ému. L’histoire a fait que l’on s’est séparé. Il y a 5 ou 6 ans je suis arrivé sur Paris et j’ai rencontré le Comité des familles. J’avais plein de questions, je voulais en savoir plus sur la maladie, sur tout ça. C’est vrai que pendant que l’on vivait ensemble c’était tabou. On vivait normalement, on avait juste un petit cercle d’amis qui était au courant. Quand la trithérapie est arrivée on avait plus d’espérance de vie. J’ai donc rencontré le Comité il y a 5 ou 6 ans, et ça coïncidait avec les nouvelles du docteur Hirshel qui annonçait que l’on pouvait avoir des enfants en bonne santé même en étant séropositif. Ça m’a intéressé j’ai voulu en savoir plus, grâce à l’association j’ai pu avoir des informations sur tout ça et je me suis senti comme dans une seconde famille. J’ai intégré toutes les activités, je mettais en place les soirées séromantiques. J’ai eu la chance de rencontrer une personne du Comité des familles, et on a eu un garçon, qui a trois ans aujourd’hui, qui est en bonne santé, tout se passe bien, je suis le plus heureux des papas. Ça m’a conforté à continuer à militer, à partager mon expérience. Il n’y a pas de différence entre une personne séropositive ou pas, du moment que l’on est concerné. Il y a l’amour, il y a plein de choses qui font que l’on peut avancer. Aujourd’hui grâce aux traitements et grâce aux associations on peut sortir de la solitude, se rencontrer et je pense que tous ensemble, avec l’esprit familial que j’ai eu ici, pour moi c’est ma seconde famille. C’est l’expérience que je veux faire partager.
Sandra: Bruno au micro de l’émission de radio Vivre avec le VIH. Le Comité des familles, oui c’est une vraie famille.
Transcription : Lucas Vitau
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