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23.09.2015

Marisol Touraine : «Tous les professionnels de santé ont été formés à l’autotest VIH»

Aperçu de la conférence de presse à la pharmacie « Traditionnelle Masséna » à Paris, en présence Marisol Touraine, ministre de la Santé

Sandra : La rubrique le VIH vu du Web avec Alexandre Bordes.

Alexandre : Et cette fois-ci c’est une rubrique qui sera un petit peu spéciale puisqu’on va faire un sujet, clairement, sur l’autotest, on va se cantonner à l’autotest, on en parlait la semaine passée après l’article de Mediapart : « L’autotest, progrès ou folie ». C’est fait, l’autotest est sorti, aujourd’hui même, dans 22 000 pharmacies en France soit la quasi-totalité des officines. Mais alors, cet autotest, comment ça marche, et à quoi ça ressemble ? Marisol Touraine, ministre de la Santé, était hier dans une pharmacie parisienne pour découvrir, avant tout le monde, les explications du pharmacien.

Début de l’enregistrement.

Marisol Touraine : La boîte est en couleur.

Pharmacien : A la limite elle peut-être comprise par ceux qui ne connaîtraient pas la langue française voire ne sauraient pas lire.

Marisol Touraine : Avec le numéro de téléphone de Sida Info Service, on va y revenir, peut-être que vous pouvez montrer maintenant comment fonctionne ce test ?

Pharmacien : Donc effectivement il y a une manipulation à faire, donc je ne vais peut-être pas le faire devant vous. Une petite compresse d’alcool pour désinfecter le doigt, évidemment, une seconde compresse qui nous permettra d’évacuer la première goutte de sang afin d’éviter tous les résidus et d’avoir une goutte de sang propre. Il suffit simplement d’une goutte de sang, hein, ce n’est pas traumatisant. C’est 2,5 microlitres, pas plus que ce qu’on utilise pour une personne qui se suit pour son diabète, et qui mesure sa glycémie. Il y a un petit protocole à respecter, et en un quart d’heure vous avez l’affichage du résultat.

Fin de l’enregistrement.

Alexandre : Si vous vous souvenez, la semaine dernière, je vous parlais de deux craintes particulières, tout d’abord le fait que les formations des pharmaciens, car on le rappelle, un pharmacien ne peut pas délivrer un produit qu’il ne connaît pas, ces formations donc, n’avaient pas eu lieu. Qu’en est-il aujourd’hui ? Les pharmaciens sont-ils formés ? La réponse de Marisol Touraine au micro de Vivre avec le VIH.

Début de l’enregistrement.

Marisol Touraine : Les personnes qui s’interrogent sur l’autotest peuvent aujourd’hui venir parler à leur pharmacien, lui demander si c’est une bonne façon de faire, elles peuvent aussi parler à leur professionnel de santé, tous les professionnels ont été formés à ce test, elles peuvent aussi, avant même d’utiliser ce test, de l’acheter, elles peuvent appeler Sida Info Service pour demander si c’est un test qui correspond à leur situation. Mais je veux dire que les pharmaciens en particulier, l’ensemble des professionnels de santé sont formés et prêts à recevoir des personnes qui se poseraient des questions, et comme cela a été dit, y compris à répondre à ces questions dans des espaces de confidentialité. On comprend bien qu’on n’arrive pas derrière le comptoir pour parler de cela, comme si on demandait simplement un antalgique ou un sirop contre la toux.

Fin de l’enregistrement.

Alexandre : On le comprend bien, en effet. Les professionnels de santé sont donc formés mais, ces formations, si elles ont eu lieu, ont été particulièrement tardives. Des formations tardives qui s’expliquent par les multiples repoussements de la date de sortie de l’autotest, expliqués par la Vice-Présidente de la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France, Jocelyne Wittevrongel.

Début de l’enregistrement.

Jocelyne Wittevrongel : Entre nous, dans les explications que je pourrais vous donner, un, il n’y a qu’un laboratoire, il fallait que tout soit prêt pour être diffusé dans toutes les officines, qu’il fallait que les pharmaciens aient une base de formation. Il fallait aussi que l’on ait, parce que ce n’est pas tout que les gens se piquent chez eux, mais qu’est-ce qu’on fait des aiguilles et des seringues ? Donc il fallait que les filières de récupération soient mises en place, et tant que tout n’était pas fait, effectivement, on a attendu le dernier moment pour diffuser. Sinon on aurait diffusé le plus tôt possible. Mais il fallait que tout le contexte autour soit prêt pour qu’on puisse… après, vous allez vendre des tests, mais il n’y a pas de récupération, ce n’est pas possible ! On ne peut pas se permettre de le mettre à la poubelle. On ne lance pas une opération comme ça pour avoir un loupé derrière, pour avoir des éboueurs qui vont se piquer, ou des choses comme ça. Il faut que tout soit prêt partout.

Fin de l’enregistrement.

Alexandre : Des autotests mis à la disposition des patients le plus tard possible pour prendre le plus de précautions en termes sanitaires donc, mais aussi pour s’assurer de la formation des pharmaciens, même si celle-ci s’est faite dans les dernières heures la plupart du temps. Mais qui dit formation dit accompagnement, et c’est là la principale inquiétude qui entoure la sortie et la commercialisation de cet autotest. Comment réagirait la personne seule chez elle, devant un test positif ? Heureusement, le pharmacien n’est pas là uniquement pour expliquer comment utiliser le produit.

Début de l’enregistrement.

Pharmacien : Le plus important c’est surtout l’accompagnement puisqu’en général si on vient pour demander ce type de test c’est qu’il y a eu vraisemblablement une situation à risques. Donc nous, en tant que pharmaciens, on va expliquer comment le faire, si besoin on pourra même le faire avec le patient, après l’important c’est le résultat, l’interprétation du résultat, qui, je dois le répéter, si vous avez une situation à risques et que vous faites le test, il faut attendre 12 semaines, puisque c’est la période d’incubation. Une fois le résultat posé, donc si vous êtes négatif, c’est très bien, mais là, encore une fois, le pharmacien insistera sur la prévention, le préservatif, comme l’a dit Madame la Ministre, éviter tous les risques, et, si malheureusement le test est positif, on accompagnera le patient, comme on le fait pour des pathologies comme le cancer.

Fin de l’enregistrement.

Alexandre : Un rappel enfin, l’autotest n’est pour le moment disponible que dans les officines pharmaceutiques au prix variant entre 25 et 28 euros, non-remboursés par la Sécurité sociale. Pour le voir en circulation dans les différentes associations de lutte contre le VIH, il faudra encore attendre.

Sandra : Merci Alexandre. Des réactions sur ce sujet ? Non ? Alexandre, tu iras, je suppose, dans les jours qui suivent, pour vérifier si les pharmaciens ont reçu cette formation, puisque la semaine dernière, aucun n’était formé. Donc j’espère que maintenant, tous les pharmaciens ont reçu cette formation, qu’ils sont en mesure d’expliquer. Oui, Patrick Papazian ?

Patrick Papazian : Une petite réaction quand même, moi je suis ravi que l’autotest soit disponible en pharmacie, c’est une excellente chose. J’exprime mon inquiétude sur l’accompagnement par les pharmaciens. Les pharmaciens sont des professionnels de santé formidables, comme tout le monde, il y en a des très bien, il y en a des moins bien. Mais ce que j’entends ne me rassure pas, notamment sur les autres infections sexuellement transmissibles, je n’ai pas entendu mentionné. Et puis le pharmacien citait l’exemple du cancer, et je ne suis pas sûr que l’accompagnement des patients qui souffrent d’un cancer par les pharmaciens soit un exemple qui honore la santé publique en France.

Sandra : Pourquoi ?

Patrick Papazian : Parce que je crois qu’il y a un manque cruel de formation, d’accompagnement de ces professionnels de santé, qui du coup font ce qu’ils peuvent, mais voilà, sont soumis à des files de patients qui font la queue, n’ont pas le temps, et n’ont pas les informations actualisées. C’est bien dommage et je crois que ça va être un peu une formation faite uniquement par les firmes qui commercialisent cet autotest.

Sandra : C’est ce que disait Yann la semaine dernière, il avait peur que ce soit un truc de commerce finalement, et que les vrais conseils ne soient pas donnés.

Patrick Papazian : Exactement.

Yann : Après il y a toujours ceux qui critiquent le fait que c’est très dangereux parce que s’il y a des résultats positifs, les gens peuvent aller jusqu’au suicide. Mais moi je suis de ton avis Patrick, je trouve que c’est de toute façon une avancée, parce qu’il y a aussi des gens qui ont envie d’être, soit en couple, d’essayer, dans une rencontre, avant de faire l’amour. Enfin c’est vraiment une grande avancée. Il y aura effectivement des gens qui ne vont pas pouvoir supporter, donc effectivement le numéro de Sida Info Service doit être à la limite marqué sur la boîte, presque en plus gros que le nom du médicament. Mais voilà, oui, c’est sûr qu’il y aura des mauvaises surprises, mais dans les avancées il y a toujours une partie formidable et une partie inconvénient.

Sandra : C’est ça, donc à suivre hein, je pense que la semaine prochaine, Alexandre, tu retourneras dans les pharmacies.

Alexandre : On fera un test directement, on ira dans les pharmacies et on demandera franco comment ça marche, comment ça fonctionne, qu’est-ce qu’il faut que je fasse, et on verra bien.

Transcription : Alexandre Bordes

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