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21.11.2014

Montpellier : ENVIE, un lieu dédié pour pouvoir libérer la parole des séropositifs

Laurent et Sandra

Sandra : Il y a deux semaines justement nous nous sommes justement intéressés à la vie quotidienne des personnes séropositives de Montpellier. Nous avons écouté Greg qui travaille à l’association Aides, Jacques Reynes et Carine Favier, deux médecins VIH, et aujourd’hui nous allons écouter Laurent, administrateur de l’association ENVIE, on l’écoute ça dure 6 minutes.

Début de l’enregistrement.

Laurent : Je suis administrateur depuis 2005. J’étais auparavant usager ici on dit participant de l’association. Depuis 2005, donc je me suis engagé dans l’administration de cette association.

Moi j’étais diagnostiqué en 1988 donc voilà, j’en avais déjà entendu parler. Pour moi à l’époque c’était virtuel. Ce n’était pas quelque chose, voilà, c’était pour les autres, ce n’était pas pour moi bien évidemment et puis il y avait très peu de connaissances à l’époque, donc voilà j’ai été diagnostiqué relativement tôt dans l’histoire de l’épidémie, forcément j’étais obligé d’en entendre parler.

Quand j’ai connu cette association, j’ai trouvé que c’était une structure qui correspondait totalement à mes attentes, en fait il y a une espèce de facilité d’accès. Il n’y a pas d’obligation, on est loin de la prise en charge hospitalière. Il y a un regard très différent et il y avait une approche intéressante sur le corps qui n’existait pas ailleurs. Ça m’a permis d’avancer sur où j’en étais, et justement par le biais du corps, et ben je suis revenu après à travailler un peu plus sur moi au niveau psy, sur des choses plus personnelles. Ça m’a permis d’avancer. J’ai trouvé que c’était très intéressant comme démarche et je pense que ce lieu qui est avant tout un lieu d’accueil permet de continuer à cheminer, et d’avancer, par rapport à cette pathologie.

Vous serez accueillis par notre chargé d’accueil, déjà qui va déjà vous présenter comment se passe un petit peu l’association et puis qui va vous proposer un rendez-vous de premier accueil avec notre médiatrice de santé. Donc c’est un entretien qui va permettre d’identifier un petit peu les besoins de la personne et puis peut-être des problématiques et dans l’échange d’essayer de trouver avec ce qu’on propose quelque chose qui pourrait permettre d’avancer sur ces problématiques en fait. Donc après ces questions sont travaillées en équipe et après une proposition qui est faite à la personne pour pouvoir avancer dans son parcours.

C’est tout public, c’est hommes, femmes toutes générations, enfants, familles, mais on a aussi un public gay. À un moment, on avait beaucoup plus de femmes, par exemple maintenant, on a peut-être un petit peu plus d’hommes, ça varie. Ici, on a une charte c’est-à-dire qu’on est dans le non-jugement, tout le monde est accueilli, tel qu’il est, il n’y a pas de problématique au niveau de la sexualité. Il n’y a pas de problème de jugement sur le masculin et le féminin, l’âge, la race, la religion, voilà c’est très ouvert, ça passe très bien.

Souvent la problématique du dire, du secret, de pouvoir parler de sa maladie parce que, où on parle de sa maladie si ce n’est à l’hôpital ? Bon c’est au niveau thérapeutique, les médecins n’ont pas forcément le temps de parler de tout le côté du relationnelle, social, affectif. Où on en parle, si on ne peut pas en parler dans sa famille, ou avec ses amis, où on en parle quoi ? Ce lieu est spécialement dédié pour pouvoir libérer la parole.

Cette pathologie elle a peut-être un petit peu ciblé, c’est vrai qu’au tout début c’était les usagers de drogues, c’était les homosexuels, après il y a eu les femmes séropositives parce qu’elles rencontraient beaucoup de problèmes avec les thérapeutiques. C’est vrai qu’on peut être les oublier là-dedans, c’est les hommes  hétérosexuels, oui c’est vrai. Alors ceci dit, pas forcément parce que nous on est tout public justement, on accueille aussi des hommes hétérosexuels et qui ne se sentent pas forcément mal à l’aise par rapport à d’autres hommes, qui pourraient être homosexuels.

Ben justement, là on a relancé depuis l’année dernière des groupes, de sexologie, des groupes de paroles en fait, qui sont destinés uniquement aux hommes, mais pas forcément homosexuels, hétérosexuels, bisexuels, peu importe ce n’est pas la problématique, sur la problématique des hommes en général et donc les hétérosexuels s’expriment aussi. On pourrait penser que ça pourrait cloisonner un petit peu ou fermer le débat et pas du tout parce que ce qui est posé, on se rend compte que souvent, les questions qui arrivent c’est les mêmes questions qui peuvent arriver à n’importe qui avec une pathologie, c’est-à-dire : dire, ne pas dire, la problématique du désir, ou du non-désir d’ailleurs, le fait de vieillir, des problématiques complètement classiques, mais c’est vrai que ces hommes-là ils s’expriment où aussi d’habitude? Ce n’est pas évident. On n’a pas forcément un copain avec qui on parle de sa sexualité. En famille on ne parle pas de sa sexualité quand on est un homme, ce n’est pas une évidence. Les femmes sont peut-être plus bavardes là-dessus je crois. Moi j’ai été surpris pour avoir participé à ces groupes. Je me suis dit, je trouve que la parole des hommes elle est forte et elle est assez libérée finalement.

Notre file active actuellement est d’environ 200 personnes en gros. Donc les accompagnements évidemment ça peut être très différent. Il y a des accompagnements qui sont très très suivis sur plusieurs pôles, il y en a d’autres, c’est plus ponctuel, voilà, on a un renouvellement dans notre file active. On a des personnes qui sont suivies depuis longtemps. Il y a des personnes aussi qui sortent de l’accompagnement parce qu’elles n’ont plus besoin de l’accompagnement. Et puis il y a les nouvelles personnes qui arrivent parce qui ont plus besoin de l’accompagnement. Donc ça se renouvelle. Avec notre nouveau local maintenant comme on a une capacité un peu plus importante à recevoir, après ça dépendra de nos budgets aussi parce qu’évidemment nous notre prise en charge c’est aussi des activités des intervenants, donc ça dépendra des budgets qu’on aura pour pouvoir augmenter cette capacité.

On travaille avec le COREVIH, on a des intervenants au COREVIH, et puis on travaille avec le collectif Sida de Montpellier, on travaille avec le planning familial, la LGP lesbians and Gays Pride Montpellier, il y a le Sidaction évidemment. Ouais non, non bien sûr on est sur le réseau partenaires , tout ce qu’on organise en général c’est toujours avec le réseau; on est souvent sollicité aussi sur des actions.

C’est vrai que nous, on a une offre un petit peu originale, donc une prise en charge un peu différente, donc ça interpelle, je pense qu’on se rend compte qu’il y a déjà des activités ou des besoins, je parlais tout à l’heure du massage, le massage, c’est quelque chose qui n’a pas été facile à mettre en place avec les financements et finalement la demande est énorme. En fait maintenant pour avoir un massage, il faut attendre trois mois quoi. La sophrologie, ça marche aussi très bien bien. L’hypnose aussi qu’on utilise comme technique, a l’air de bien fonctionner aussi. Pareil, le pôle psy,ça marche toujours aussi bien. Social, on a énormément de demandes avec la précarisation, énormément, donc voilà, les besoins sont toujours là et de plus en plus quoi. Après c’est une histoire de financement. Il y avait un problème de capacité d’accueil. Ce n’est pas seulement ça, c’est aussi des baisses de budget parce qu’en 2013 on a eu des baisses de budget de Sidaction, parce qu’ils avaient eu un problème de baisse de dons, donc il a fallu baisser nos budgets. Mais bon voilà, on sait que les budgets n’augmentent pas forcément et qu’il faut faire attention et qu’aujourd’hui on existe et demain on ne sait pas.

Un de mes quartiers préférés : la ville de Montpellier c’est une ville très très grande, il y a plein plein de quartiers très sympas, dans le coeur de ville, en tout cas, il y a plein d’endroits très très sympa, il y a plein de terrasses très agréables. Bon là il ne fait pas super beau, vous n’avez pas tellement de chance. Et puis c’est toujours agréable de pouvoir faire un tour à la mer aussi, hein donc. Il y a plein de choses à visiter il y a toujours des expos.

Fin de l’enregistrement.

Sandra : Laurent au micro de l’émission de radio “Vivre avec le VIH”. Alors Jean-Marc, envie de massage ou pas?

Jean-Marc : Tout dépend qui masse.

Sandra : Forcément, évidemment. Yann t’en penses quoi de cette association? C’est pas mal ce qu’ils proposent.

Yann : Oui c’est pas mal. Mais voilà, ça ne propose pas ce que je défends, ce que nous défendons tous, c’est l’autogestion et que le séropositif soit acteur. Là on est un petit peu dans le on pense pour vous, on va faire pour vous. Voilà, c’est un peu ce qui me chatouille quoi toujours.

Sandra : Oui tout à fait.

Yann : Mais c’est un travail remarquable pas la suite.

Sandra : Oui, oui bien sûr. Les associations sont toutes différentes mais en tout cas pour avoir été dans leur local c’est vraiment très très beau. Laurent, celui que vous avez entendu parler, je crois il est architecte quelque chose comme ça voilà et c’est lui qui a aménagé et tout repenser enfin vraiment on dirait que c’est une maison en fait.

Yann : Il est très posé, c’est très agréable de l’entendre, de l’écouter donc j’imagine que si en plus d’être administrateur s’il reçoit, il doit mettre vite les gens en confiance. Après moi il y a un truc qui m’étonnait un petit peu, parce que nous on l’avait plus ou moins testé aussi au Comité des familles c’était ces groupes de paroles un peu sur la sexualité. Et je pense, alors là je vais peut-être me faire tirer les oreilles mais je pense que la sexualité, malgré tout, hommes hommes, femmes, femmes et hommes, femmes est parfois différente et du coup les questions sont peut-être plus compliquées à poser je ne sais pas.

Sandra : Il y a des groupes femmes, tu vois, des groupes hommes et ma moi ma question c’était, est-ce que les hommes hétérosexuels, est-ce que ça les dérange d’être avec des hommes gays ou qui ont des relations sexuels avec des hommes.

Yann : Lui il a l’air de dire non.

Sandra : Et lui il a dit non et donc…moi je sais que parfois ça peut déranger.

Yann : Moi, le vécu que j’ai eu dans le groupe de parole qu’on a fait, c’est que des fois on a su après par certains membres qu’ils étaient gênés de parler ou d’entendre parler, c’est ça aussi, quelqu’un d’une sexualité qui n’est pas classique.

Sandra : Voilà, et ce n’est pas question d’homophobie ou quoi. C’est juste que c’est différent.

Yann : Ils ont du mal à imaginer quoi. C’est ça quoi l’ignorance qui fait qu’il y a un rejet.

Sandra : Mais bon après, lui il a son vécu, il a son expérience, donc après si après il a un bon retour des gens, c’est que ça marche voilà.

Transcription : Joëlle Hist

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