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17.12.2014

Oui, une personne séropositive a le droit d’aimer et d’être aimée

Marie-Laure Brival et Ornella Milleliri au colloque «Aimer sans peur avec le VIH»

Sandra : Hier, j’ai eu un appel d’une femme qui a découvert l’association du Comité des familles, grâce à son infectiologue et elle me disait qu’elle était en couple depuis quelques temps et elle sentait qu’elle ne pouvait pas cacher plus longtemps son statut à son partenaire. Elle lui a dit, son compagnon est parti suite à l’annonce de sa séropositivité, maintenant elle se dit qu’elle ne pourra plus jamais être aimée à cause de son statut. Une histoire qui est similaire aux différents récits qu’à énoncé la psychologue Ornella Milleliri, j’espère que je prononce bien désolé sinon, lors du colloque « Aimer sans peur avec le VIH », vendredi 5 décembre dernier, à Ville-Evrard. Elle parlait de femmes qui se sacrifient à cause, enfin se sacrifient, au sens, … hein il n’y a pas de sang, ne vous inquiétez pas, mais au niveau des sentiments. À cause de leur sérologie positive, qui se disent même si je ne suis pas heureuse avec lui, même s’il me maltraite, je reste avec lui parce qu’il accepte ma maladie ou alors encore qui se disent, je suis séropositive donc je vais rester célibataire. Yann et Jean-Marc alors je ne sais pas si vous êtes les meilleures personnes pour parler de ça, mais, en tout cas vous êtes là aujourd’hui, donc quelles seraient votre message, pour ceux et celles qui se disent que l’amour leur est interdit parce qu’ils sont séropositifs.

Yann : Non mais après, c’est sûr que cette réaction est presque normale, je crois qu’en amour on a toujours peur plus de l’abandon que du fait de se lancer dans une histoire d’amour ou de construire. Après ça dépend pour ce cas-là je pense, je pense que ça dépend de l’annonce quand est-ce qu’elle a été faite, quand est-ce que la personne a appris sa séropositivité. Séropositif ou pas quand une histoire d’amour se termine c’est toujours une douleur. Mais c’est sûr qu’avec le temps, cette personne arrivera petit à petit à comprendre qu’être aimé ce n’est pas être la victime ou le jouet de quelqu’un. Mais c’est vrai qu’on l’entend souvent. « Déjà il m’accepte avec ma séropositivité ». Moi c’est un truc que j’ai souvent entendu, notamment par des femmes, au Comité des familles et à chaque fois je réagis en disant mais il ne faut pas que tu te mettes en victimisation, et voilà tu n’as rien fait, tu n’y es pour rien. Donc qu’elle soit entourée, donc c’est très bien qu’elle ait rencontré le Comité des familles, et elle va voir que malgré certaines ruptures et c’est comme la vraie vie quoi Au bout d’un moment on reprend goût et on reprend confiance et on fait une belle rencontre.

Sandra : Jean-Marc.

Jean-Marc : Oui je voudrais juste préciser pour la personne en question qui a appelé que si le gars est parti c’est qu’il n’était peut-être pas forcément très amoureux sinon je pense qu’il l’aurait accepté avec le problème quoi.

Sandra : Tu penses que par amour on peut tout accepter ?

Jean-Marc : Je pense.

Sandra : Ah ouais.

Yann : Il faut.

Jean-Marc : Sinon l’amour n’est pas vraiment…

Yann : Autrement l’amour se cloisonne à j’aimerais te rendre comme si, j’aimerais que tu deviennes comme ça. Alors effectivement on transforme l’autre. Je peux en parler mais il faut aussi l’aimer pour ce qu’il est.

Jean-Marc : Et comme il est.

Sandra : Il y avait aussi à ce colloque Marie-Laure Brival qui est gynécologue et qui aussi a ouvert une consultation spécifiquement, en 1996, pour les adolescentes séropositives et donc elle racontait quelques expériences, d’ailleurs je compte l’inviter prochainement à l’émission. Elle parlait des adolescentes qui à un moment recherchent un partenaire et donc je lui ai demandé à ce colloque, mais est-ce que les adolescentes séropositives préfèrent trouver un compagnon séropositif ou est-ce que peu importe. Et donc elle a répondu que non, elles ne cherchent pas particulièrement quelqu’un de séropositif et que de toutes les façons elle n’encouragerait pas ce genre de comportements en fait, elle encourage plutôt à, qu’il soit séropositif ou pas, elles n’ont pas à sélectionner leur partenaire avec leur séropositivité. Et elle prenait un exemple que j’ai bien aimé. Est-ce que vous imaginez par exemple un billet de 50 euros, vous le chiffonnez, il traine par terre, vous le prenez, est-ce que vous pensez qu’il va avoir une valeur différente parce qu’il sera un peu taché ou pas ? C’est pareil quand on est séropositif. On a quand même la même valeur. Ce n’est pas parce qu’on est séropositif que tout de suite on a moins de valeur. J’avais bien aimé cet exemple et je pense que je le réutiliserai si jamais une personne vient se confier à moi et me raconte qu’elle pense qu’elle n’aura plus le droit à l’amour.

Yann : Je ne sais pas si l’exemple du billet de 50 francs est vraiment une belle métaphore sachant que l’argent est sale.

Sandra : Oh ! Oui, en plus on vient de parler de corruption tout à l’heure (rires).

Yann : On est raccord toujours.

Sandra : Je sais pas, il faut trouver une autre métaphore alors. Là, je n’ai pas d’idée.

Yann : Mais c’est vrai que c’est une forme d’explication qui parle, assez imagée.

Jean-Marc : On se rend compte que chez les personnes plus âgées, la plupart recherchent des personnes séropositives, qui sont dans la même situation qu’eux en fait.

Sandra : Tout à fait.

Transcription : Joëlle Hist.

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