Alexandre : J’avais juste une petite question, je ne sais pas si tu as les chiffres, mais tu parlais de 71% de personnes séropositives qui ont une activité sexuelle, sais-tu si cela diffère vraiment des personnes qui souffrent d’autres MST ? Cela concerne le VIH ou aussi les autres personnes, les autres MST ?
Patrick Papazian : Quand tu dis MST, tu penses à quoi ?
Alexandre : Je pense par exemple aux hépatites…
Sandra : Herpès, chlamydiae ?
Alexandre : Voilà.
Patrick Papazian : Alors, il faut distinguer les MST qui sont soignées, qui sont ponctuelles, comme les chlamydiae par exemple. Normalement on s’en débarrasse. Des choses qui peuvent être plus chroniques, les condylomes, c’est un excellent exemple, parce que je pense qu’on n’a pas encore bien compris l’impact des condylomes sur la sexualité, qui peut être terrible. Moi j’ai vraiment des patients qui me disent des choses très douloureuses sur le sujet, qui ont envisagé de mettre fin à leurs jours, parce qu’ils souffrent de condylomes à répétition et que ça devenait insupportable parce que ça veut dire qu’ils estimaient qu’ils n’étaient plus présentables par rapport à un partenaire, et que, autant arrêter là le bout de chemin. Enfin, c’est quand même des paroles très poignantes. Ton point est très juste, c’est-à-dire qu’on a très peu de données sur ces sujets-là à ma connaissance. Les hépatites, alors là, hépatites et sexualité, c’est un sujet encore plus complexe, parce que notamment sur l’hépatite C il y aurait beaucoup de choses à dire parce que déjà, tout le monde n’est même pas d’accord sur les risques de transmission de l’hépatite C par voie sexuelle, il y a encore des débats en 2015. Donc autant dire qu’on est presque plus en retard par rapport au VIH. Mais la seule chose qu’on sait c’est que toutes conditions de santé chronique, que ce soit une MST ou même avoir du cholestérol, a un impact sur la sexualité. Cela, on le sait. Parce que cela veut dire que tout à coup, on voit son corps comme quelque chose qui peut vous échapper. Cela, on le sait. Après, l’impact spécifique du VIH, on sait qu’il est plus important. Arriver à le quantifier par rapport à d’autres MST, à ma connaissance, aujourd’hui, on n’est pas en mesure de le faire.
Transcription : Alexandre Bordes
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