Sandra : Je vous propose de continuer d’écouter Franck Boccarra. Quels sont les autres facteurs de risque des maladies cardiovasculaires ? On l’écoute à nouveau.
Début de l’enregistrement.
Franck Boccarra : Plus le cholestérol est élevé, plus on a un risque de faire un infarctus du myocarde. L’hypertension artérielle, c’est quand même le premier tueur et pourvoyeur de maladies cardiovasculaires, en partie dans les populations d’Afrique subsaharienne. Il faut vraiment diagnostiquer précocement à une hypertension artérielle, la confirmer et traiter cette hypertension le plus précocement possible pour éviter trois maladies principales : l’accident cérébral, l’infarctus du myocarde et l’insuffisance cardiaque. Et toutes les études le montrent, mieux on traite l’hypertension artérielle précocement, on a plus de chances d’éviter ces pathologies. Le diabète bien sûr c’est un gros facteur de risque de présenter un infarctus du myocarde et on sait que la population infectée par le VIH a une prévalence du diabète plus importante que la population générale. Donc là aussi ça c’est bien de faire un diagnostic précoce de diabète, prise en charge thérapeutique précoce par un régime alimentaire souvent associé plus ou moins à des médicaments pour faire baisser la glycémie dans le sang des patients diabétiques. Et là aussi on sait que les patients diabétiques décèdent souvent du coeur donc là aussi il faut une prévention du risque cardiovasculaire chez les patients diabétiques avec un contrôle tensionnel, un contrôle des lipides avec une glycémie beaucoup plus stricte que la population non diabétique. L’autre facteur c’est l’obésité. On sait que c’est un facteur de risque de présenter un infarctus du myocarde. La sédentarité est aussi aussi un facteur de risque de présenter un infarctus du myocarde. Donc promouvoir chez ces patients, une réduction pondérale s’il y a besoin, une aide à la réduction pondérale et essayer d’augmenter l’activité physique de ces patients.
Fin de l’enregistrement.
Sandra : Faut-il s’inquiéter, penser au pire, si un cardiologue nous annonce qu’on a une maladie cardiovasculaire ? Quelle serait votre réaction ? Vous pensez à quoi ?
Yann : Au changement de rythme, de manière de s’alimenter, peut-être l’arrêt du tabac si vraiment il y a danger. Une remise en question de la manière dont on vit.
Tina : Mais en gros tu veux dire si on est sujet à une maladie cardiaque parce que sinon ça veut dire qu’on est déjà, je ne sais pas…
Sandra : Par exemple, s’il annonce quelque chose de grave.
Yann : Là tu es sur l’AVC, sur les trois qu’il a cités.
Tina : L’hypertension c’est les médicaments. Si tu as une hypertension il faut prendre des médicaments tous les jours je crois.
Yann : Oui bien sûr. Comment il s’appelle ton médicament Julienne ?
Julienne : loxen
Sandra : Pas de réaction de peur donc. Quand on entend AVC, moi personnellement c’est quelque chose qui fait peur.
Yann : On peut faire des AVC sans s’en rendre compte.
Sandra : Ah bon ?
Yann : Absolument. C’est-à-dire que tu peux faire un AVC sans avoir de signe…
Sandra : Avant coureur.
Yann : Oui et puis sans s’en être aperçu.
Tina : Mais si tu fais un AVC et que tu sais que tu en as fait un, et que tu en sors indemne tant mieux. Du coup au moins tu sais qu’il y a un problème. Si à partir de ce moment-là tu prends les choses en main, tu n’auras pas d’autres soucis forcément. Il suffit de faire plus de sport, prendre éventuellement des médicaments. Le problème c’est juste s’il y a des séquelles en fait.
Bruno : On sait que maintenant la population VIH déclare les symptômes une dizaine d’années avant. Après l’AVC je crois qu’on peut l’avoir à n’importe quel âge aussi. Mais c’est bien de savoir que la population VIH peut déclarer ces symptômes 10 ans avant.
Sandra : J’ai posé la question à Franck Boccarra, doit-on se préparer au pire si on nous annonce une maladie cardiovasculaire ?
Début de l’enregistrement.
Franck Boccarra : Ah non, les progrès de la cardiologie depuis 25 ans font qu’au contraire, bien sûr on ne va pas vivre plus longtemps que quelqu’un qui n’a pas de maladies cardiovasculaires, on ne va pas dire le contraire, mais le fait d’avoir une maladie cardiovasculaire ne dit pas le pronostic immédiat. Avec les traitements actuels, le suivi actuel que nous avons en France, on peut permettre à quelqu’un qui a fait un infarctus du myocarde de vivre quasiment presque identiquement à quelqu’un qui n’a pas fait d’infarctus du myocarde. Ce qu’il faut quand on a un infarctus du myocarde c’est empêcher la récidive. Pour cela c’est bien sûr prendre encore des traitements, des médicaments qui ont prouvé leur efficacité pour empêcher de récidiver et dans le même temps c’est prendre la prise de ces médicaments, il faut bien sûr contrôler ces facteurs de risque, ce qu’on a dit précédemment. Si on ne bouge pas tellement, essayer de bouger un peu plus, si on est plutôt en surpoids, c’est de perdre du poids, si on a trop de cholestérol, traiter ce cholestérol. La maladie cardiovasculaire apparaît à un âge tournant, c’est-à-dire 60 ans. A un âge où peut-être il faut réduire la voilure comme on dit en français. C’est-à-dire changer son mode de vie, un mode vie qui va finalement écouter son corps et souvent arrêter de fumer voilà, ça demande quand même un effort très important de la part du patient. Un suivi régulier mais beaucoup d’efforts de la part du patient pour changer ces habitudes de vie, son mode de vie principalement, que ce soit au niveau tabagique, alimentaire, physique. Ça demande vraiment un changement profond, ce qui est très difficile. Il est plus facile de prendre une pilule tous les jours que de changer son mode de vie.
Sandra : Est-ce que ces traitements qu’on prend pour les maladies cardiovasculaires sont compatibles avec les traitements VIH ?
Franck Boccarra : Bien sûr il faut faire comme tout nouveau traitement qu’on introduit chez un patient sous antirétroviraux, faire attention aux interactions. Elles sont peu nombreuses avec les médicaments cardiologiques sauf pour un médicament très important, qu’on appelle les statines, une famille de médicaments qui font baisser le mauvais cholestérol et qui ont prouvé l’efficacité pour réduire le risque du myocarde chez ces patients qui ont déjà présenté un infarctus même chez ceux qui n’ont pas présenté, comme on dit en prévention primaire, parce qu’il peut avoir des interactions entre les antiprotéases et certaines des statines. Donc ça il faut vraiment se référer à son médecin traitant et infectiologue qui va pouvoir bien sûr très vite voir qu’il y a une interaction et arrêter le médicament. Mais en principe les cardiologues mêmes maintenant sont au courant des différentes interactions qui existent. Je pense que c’est une bonne question que le patient doit poser à son médecin. Dès qu’il va chez son médecin traitant non infectiologue ou chez son cardiologue non-infectiologue, merci, vous me donnez des médicaments mais est-ce qu’il n’y a pas par hasard une interaction. L’être humain peut oublier donc l’erreur est possible, c’est bien que le patient lui aussi prenne conscience du risque d’interaction.
Fin de l’enregistrement.
Sandra : Yann, je t’ai vu réagir vivement pendant que Franck Boccarra parlait.
Yann : Parce que c’est vrai que ça me parle puisque moi je fume, j’ai de l’embonpoint, j’aime faire la fête et bien manger, bien boire. Je suis sujet, je ne fais pas de sport. Et j’ai bientôt 50 ans. Donc ça me parle normalement.
Sandra : C’est ce qu’il a dit, les comportements sont les plus difficiles à changer.
Yann : Et j’avais une info à donner parce que cette semaine j’ai dû pour une amie me renseigner pour voir justement voir un médicament qu’on lui donnait pour un ulcère à l’estomac, pour voir s’il n’y avait pas d’interaction avec son traitement VIH, et j’ai été très bien reçu à action traitement où j’ai pu expliquer quels médicaments cette personne prenait et tout ça. Donc je suis tombé sur quelqu’un de très documenté qui m’a parfaitement répondu. Je n’ai pas le numéro à donner à l’antenne comme ça mais c’est action traitement et ils répondent dans la semaine de 15h à 18h. Sur Paris mais les gens de province ou d’ailleurs peuvent les appeler sans problème.
Sandra : Oui, il suffit de regarder sur internet pour avoir le numéro.
Yann : Absolument.
Sandra : Ok, merci pour l’info Yann.
Transcription : Sandra Jean-Pierre
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