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16.07.2015

«Quand je fais une photo de quelqu’un, c’est un acte d’amour» Rencontre avec Seka, artiste photographe et photographe d’artistes

Seka et Alexandre en pleine discussion à l’émission Vivre avec le VIH

Sandra : Et nous allons terminer l’émission avec Seka, qui va nous parler de photo ! Ça va être cool !

Seka : C’est très radiophonique.

Sandra : C’est très radiophonique, on va faire comment, alors ? Tu as un site, déjà ? Que l’on balance ça tout de suite.

Seka : Oui, il y a un site qui s’appelle seka.fr.

Sandra : Alors quel type de photos tu fais ? Est-ce-que tu as des choses que tu préfères photographier, des paysages, des personnes, qu’est-ce-qui t’inspire ?

Seka : Alors tout est inspirant dans la photographie. C’est ce qui est bien dans la photographie, c’est que du coup ça a une universalité puisque l’on peut s’intéresser à tout, on peut photographier des insectes, des papillons, des gens, des VIP, des paysages, des je-ne-sais-quoi. Donc il y a une ouverture qui se fait par rapport à la photographie qui est en fait poser son regard sur l’ensemble de ce qui nous environne, ou selon ses sources d’intérêt.

Alexandre : Et toi tes sources d’intérêt du coup ?

Seka : Alors mes sources d’intérêt, c’est quand même plutôt les gens, bien que je composais des paysages urbains il n’y a pas si longtemps que ça, mais c’est plutôt pour dire des choses. En fait ce qui m’intéresse, il y a deux choses qui m’intéressent, c’est quand même l’expression, c’est-à-dire d’exprimer un concept, une idée, donc de s’exprimer à la manière d’un artiste, c’est-à-dire, plutôt que de faire quelque chose de descriptif, de faire quelque chose qui soit personnel avec un point de vue qui donne une orientation, si tu veux, aux gens qui vont regarder l’image. Ça, c’est la première partie, la deuxième partie qui m’intéresse beaucoup, en fait j’ai toujours fonctionné comme ça, c’est le partage. C’est-à-dire que prendre une photo c’est quand même le partage, on le voit aujourd’hui avec les réseaux sociaux, avec tout ça, il y a vraiment une notion de partager. Donc je travaille beaucoup avec d’autres artistes d’autres disciplines, que ça soit la musique, les comédiens, de la danse, j’ai commencé à m’intéresser avec la photo avec le graffiti en fait. Mais c’est né de rencontres. Ce qui est intéressant c’est de rencontrer les gens, quand je fais une photo de quelqu’un c’est un acte d’amour. On a des interconnectivités entre toutes les disciplines, c’est-à-dire que comme je parlais de concept ou de définir une idée, c’est bien de trouver des gens avec qui on la partage et qui pratiquent d’autres disciplines, c’est comme si on bricole et qu’on a un tournevis plat, un tournevis cruciforme, une clé, etc. En fait tout est complémentaire. Donc on peut dire la même chose sous forme de musique, sous forme d’écrire un livre, sous forme de faire une image, voilà. C’est ça la base de mon travail, c’est de partager avec les gens , qu’ils soient acteurs ou spectateurs.

Sandra : Quel est ton souvenir préféré que tu as eu en photo ?

Seka : Mon souvenir préféré ?

Sandra : Un qui t’a marqué.

Seka : La découverte de la photo, alors comme tout le monde j’ai pratiqué la photo depuis le plus jeune âge, bon aujourd’hui ça s’est ultra-démocratisé donc tout le monde fait des photos.

Sandra : Oui mais tout le monde n’est pas bon.

Seka : Ah, tout le monde n’est pas bon mais tout le monde est quand même bon.

Sandra : Oui, grâce à la technologie, tout ça, c’est clair.

Seka : Ce n’est pas que grâce à la technologie, le niveau il a monté parce qu’aussi il y a une culture de l’oeil dans les images qu’on voit, les clips. Finalement il y a une éducation par rapport à ça. Je fais beaucoup d’ateliers avec des enfants, et tu verrais que les enfants, très jeunes, ont vraiment une culture de l’image et arrivent à sortir des choses extraordinaires, donc c’est intéressant pour ça. Le premier souvenir que j’ai, moi, de la photo, c’est le kiff. C’est à un moment donné où tu es avec ton appareil photo, où il se passe quelque chose, là en l’occurrence c’était avec Banga du groupe Bazalt, des graffeurs, où on était dans une après-midi, une lumière, un sentiment, un truc qui fait qu’on s’envole, qu’il y a un phénomène de transe un petit peu. Comme dans tous les arts quoi. À un moment donné où l’on s’oublie, où l’on est vraiment dans la vérité. Et de ressentir ce moment-là à ce moment-là c’est vrai que ça m’a marqué. C’est à partir de ce moment-là, je me suis dit tiens, oui, c’est ça la photo. Ah ouais.

Alexandre : Et donc c’était à quel âge ?

Seka : C’était relativement tard finalement puisque je viens de la musique à la base, mais c’était relativement tard, sur les coups de la trentaine, ou quelque chose comme ça.

Alexandre : Donc il n’est jamais trop tard pour se mettre à la photo.

Seka : Il y en a bien qui se mettent au piano à 70 ans et qui prennent leur pied, ce n’est pas le problème. Ce n’est pas une question d’âge hein.

Alexandre : Tu parlais de ces jeunes qui avaient un œil un peu plus aguerri, justement j’avais une de mes amies qui est fan de photographie, je m’étais dit un jour, je me mettrai à la photo moi aussi, et elle m’avait conseillé de commencer plus avec des appareils photographiques argentiques plutôt que par du numérique, puisqu’il n’y a pas cette marge d’erreur dans l’argentique, on est obligé de faire attention à sa photographie.

Sandra : C’est quoi l’argentique ?

Seka : C’est les anciens avec des pellicules.

Alexandre : C’est ceux sur lesquels tu ne peux pas supprimer ta photo une fois que tu l’as.

Seka : Bon, je ne sais pas, je suis plus ou moins d’accord avec ça. Je ne sais pas quoi dire, je crois que ça dépend beaucoup des personnes, je pense qu’il ne faut pas se forcer, faut pas chercher une difficulté là où justement, aujourd’hui, il y a une facilité. Par contre je vois que les gens qui commencent aujourd’hui, les jeunes, avec du numérique, parce que forcément c’est beaucoup plus facile et c’est d’aujourd’hui, dès qu’ils ont un petit peu mordu à l’hameçon, du coup ils vont essayer de rechercher un petit peu qu’est-ce-qui se faisait avant, l’argentique, pourquoi, de se cultiver. Donc je pense que c’est comme tout sujet. Ça ne sert à rien non plus de se faire violence dès le départ notamment, tu vois, en matière d’éducation. Je ne suis pas tellement partisan de cette méthode. Tu vois, il faut se faire plaisir, donc je pense que même avec un smartphone, on peut très bien faire des très très bonnes photos. Et voilà, on fait souvent des ateliers avec des gens qui ont du matériel. Le matériel c’est, voilà. Je vais te donner un exemple, c’est que j’ai longtemps cherché à travailler des matériels justement très perfectionnés pour obtenir un grain d’image qui me convenait et que j’aimais bien, et donc j’ai fait des recherches sur des photographies aussi anciennes, les moyens techniques et ainsi de suite, et puis finalement maintenant la plupart du temps je fais beaucoup de photos avec des sténopés, qui sont de simples boîtes avec un trou, donc qui sont absolument à la portée de tout le monde, et c’est un procédé qui date d’il y a 5000 ans, qui est très très rudimentaire effectivement, ça ne permet pas de tout faire, mais c’est une approche de la photographie qui est assez ludique, et on comprend bien ce qu’il se passe. Et alors c’est complètement hors technique. Je veux dire, il n’y a pas besoin d’une technicité folle pour faire quoi que ce soit y compris dans la photo. Et ça, c’est valable dans tous les domaines, enfin c’est mon point de vue.

Sandra : Dernière question, alors aujourd’hui on a abordé pas mal de sujets à l’émission de radio Vivre avec le VIH, est-ce qu’il y a un sujet qui t’a marqué, une chose que tu ne savais pas et que tu as apprise, qu’est-ce que tu retiens de ce moment passé avec nous ?

Seka : Écoute, il y a beaucoup de choses que je ne connais pas, et donc forcément j’apprends beaucoup de choses, bien sûr.

Sandra : Est-ce qu’il y a un sujet qui t’a plus touché aujourd’hui, ou là tu vas peut-être réécouter l’émission ?

Seka : Oui, je vais réécouter l’émission, j’avais écouté quelques émissions auparavant aussi et donc effectivement, oui parce que c’est un sujet dont je n’ai pas grande connaissance donc j’apprends des tonnes de choses.

Sandra : Un message pour toutes les personnes séropositives qui nous écoutent ?

Seka : Faites des photos (rires)

Sandra : Alors tu es venu avec une chanson que tu voulais nous faire découvrir, que tu peux nous présenter, et on termine avec ça.

Seka : Alors je voulais vous présenter un groupe qui s’appelle Push Up, qui est un groupe quasiment inclassable, qu’il faut absolument voir sur scène. Ils seront le 13 juin au Sub, à Vitry, si mon…

Sandra : Si ta mémoire est bonne, c’est ça ?

Seka : Oui, exactement, et donc c’est le deuxième album, c’est un groupe dont j’affectionne particulièrement le travail, et donc voilà. D’ailleurs la photo de la couverture, elle me dit quelque chose. Et puis c’est des gens avec qui on a l’habitude de partager aussi beaucoup de choses, avec toute cette équipe, puisque je suis venu la semaine dernière avec Sandra Nkaké etc. avec laquelle on développe un spectacle, où l’on fait des projections, justement, de photographies. Et puis, pour vos auditeurs, si vous êtes disponibles le 9 juin, il y aura un vernissage au 123 avenue Daumesnil, c’est un festival, c’est le festival des abolitions et donc venez nombreux à partir de 19h30, 123 avenue Daumesnil le 9, et l’expo dure jusqu’au 14.

Sandra : Merci Seka, alors on s’écoute un morceau de Push Up, on termine l’émission en musique. Merci d’avoir suivi cette émission. La semaine prochaine ça sera une émission spéciale, je diffuserai la deuxième partie de la méga émission de radio Vivre avec le VIH qui a été enregistrée le samedi 25 avril, et on aura le plaisir de vous retrouver en direct dans deux semaines. Bonne semaine à tous, bye bye !

Transcription : Alexandre Bordes

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