Sandra : Il nous reste à peu près 10 minutes d’émission, je pense à nos amis auditeurs de province, parce que souvent il y a un décalage entre être séropositif à Paris, en région parisienne et être séropositif en province. Est-ce que, l’association ARCAT existe en province, est-ce que vous faites des choses pour eux ?
Grégory Lagrange : Nous, l’association on accompagne uniquement des personnes de l’Ile-de-France parce que pour pouvoir venir à l’association, pour l’accompagnement, pour les rendez-vous. Même à Paris et en Ile-de-France je dirai que malheureusement il y a trop peu encore de dispositif qui demeurent et on a tendance à voir les associations où il y avait des postes de travailleurs sociaux, ces postes sont fermés faute de subvention. On est plus que 3-4 associations sur Paris Ile-de-France à effectuer un accompagnement social, à proposer un accompagnement social et pluridisciplinaire. En province non malheureusement mais à ma connaissance je ne vois pas d’association proposant un accompagnement pluridisciplinaire en province. C’était une de nos recommandations dans le rapport Morlat que les conseils généraux des départements à forte prévalence, donc en province on pense à PACA, on pense aux départements d’Outre-Mer, créent ou proposent des SAVS, service d’accompagnement à la vie sociale, c’est un service d’accompagnement médico-socio pour personnes handicapées à destination des personnes vivant avec le VIH. Je pense que c’est important que les conseils généraux de ces départements où il y a des fortes prévalences, se saisissent de la question. Aujourd’hui les personnes en situation de précarité en province vivant avec le VIH se retrouvent accompagnées par les services sociaux de secteur ou des assistantes sociales des services hospitaliers. C’est important de le dire pour les personnes qui vous écoutent, qui vivent avec le VIH et qui sont de province, il y a toujours la possibilité au sein des hôpitaux et dans les SMIT, les services de maladies infectieuses et tropicales, normalement il y a une assistante sociale présente qui connait l’accompagnement social de personnes vivant avec le VIH. Donc en cas de besoin, se renseigner auprès de sa mairie si on est en situation régulière pour un accompagnement par le service social de secteur ou se renseigner auprès des services sociaux hospitaliers où on est accompagné. Et sinon de demander des ressources auprès des associations locales s’ils ont développé des ressources propres, types auto-support, types réseaux, avec des travailleurs sociaux.
Sandra : Ca vous arrive d’avoir des appels de gens qui habitent en province ?
Grégory Lagrange : Ca nous arrive d’avoir des appels, des SOS. On répond systématiquement à toutes sollicitations pour au moins essayer de les orienter.
Sandra : Vous vous sentez peut-être impuissants face à…
Grégory Lagrange : Mais on se sent impuissant même parfois à Paris et en Ile-de-France face à la fréquence et à l’importance des demandes d’accompagnement. On est régulièrement et c’est le cas de nos collègues de Basiliade aussi, obligé de suspendre nos premiers accueils parce qu’on n’arrive plus face parfois à l’importance de l’activité et du travail, on est obligé de dire que malheureusement on ne peut plus accueillir de nouvelles personnes pendant un mois, deux mois, trois mois, le temps d’absorber… les débuts d’accompagnement sont toujours compliqués parce qu’il faut effectuer énormément de démarches différentes et on doit suspendre régulièrement les premiers accueils et on réouvre au bout de 3 mois. Nos petits camarades c’est pareil. C’est arrivé l’an dernier je crois, on était en suspension avec Basiliade en même temps, ce qui est rare, ce qui est dommage. Parce que ça se fait au détriment des personnes. On les réoriente vers les assistantes sociales hospitalières ou vers le secteur qui eux-mêmes sont débordés. Donc on se mord la queue encore très souvent. En Ile-de-France et à Paris, nos services sont saturés également.
Transcription : Sandra Jean-Pierre
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