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01.04.2015

Soins funéraires pour les séropositifs : discrimination ou pas ?

Sébastien Boukhalo, Claire Sarazin et Sandra

Sandra : Je prends un dernier message, celui de Sébastien Boukhalo.

 Message de Sébastien Boukhalo

Bonjour à vous tous . Je suis l’un des thanatopracteurs qui étaient venus à votre invitation

Je voulais juste vous dire, on s’occupe des gens qui sont porteurs du VIH et l’hépatite C. Il y a une présentation du corps à la famille certes sans soins, mais les gens peuvent se recueillir auprès d’eux. Je n’appelle pas ça de la discrimination, mais de la précaution pour nous.

Le problème dans cette affaire, que la loi prévoit que le thanatopracteur ne soit plus au courant que la personne soit porteuse du virus du VIH ou de l’hépatite C.

Même avec les protections, on peut se piquer et être exposé au virus sans le savoir. Alors que faire ?

Sandra : Ce message, c’est suite à l’info qu’on a relayé sur la levée de l’interdiction des soins funéraires pour les séropositifs. L’interdiction n’est pas encore levée, mais elle prévoit d’être levée. Et donc on avait invité justement ce thanatopracteur à l’émission. Il avait témoigné. Donc il pose cette question : Même avec les protections, on peut se piquer et être exposé au virus sans le savoir . Alors que faire ? Qu’est-ce que tu réponds Yann ?

Yann : Quand on l’avait reçu, il était pour faire les soins bien sûr aux personnes VIH/VHC. Mais dans des conditions tout à fait nouvelles. Il demandait en fin de compte à la structure hospitalière de remettre en place des structures vraiment adaptées, ce qui n’était pas pour l’instant le cas. C’est un peu la raison de son refus quoi. Sur l’hôpital, vous pratiquez ce type de soins ?

Christian Perronne : On a été confronté avec cet avis parce que je préside la commission des maladies transmissibles au conseil de la santé publique, on nous avait demandé un avis, qui a été d’ailleurs un peu décrié par les associations de séropositifs à l’époque. Mais faut bien se rendre compte que la thanatopraxie était et est réalisée encore quelques fois malheureusement dans des conditions terribles sans beaucoup de précautions d’hygiène. Ce n’est pas encadré. Et on était un peu horrifié par les conditions dans lesquelles les professionnels travaillaient. Donc ce n’était pas un avis du tout de discrimination contre les séropositifs, c’était de dire il faut arrêter de pratiquer ça n’importe comment et il faut l’encadrer avec des précautions d’hygiènes pour protéger les professionnelles. Faut rappeler qu’il y a des thanatopracteurs qui sont morts, notamment de tuberculose, après avoir prodigué des soins des personnes séropositives donc c’est une réalité, les cas sont rares. Et c’était essentiellement pour pousser à améliorer les conditions dans lesquelles ces gestes ont été réalisés. Mais pas du tout pour l’interdire.

Yann : Oui, certainement qu’il y a eu un petit peu d’amalgames autour de cette question. Même chez nous.

Sandra : Oui, il faut d’abord, je crois, mettre des réglementations sur comment ces thanatopracteurs travaillent et peut-être qu’après on pourra rediscuter…

Yann : Oui, mais le problème c’est de mettre de l’argent et de l’argent, il n’y en a plus.

Sandra : De l’argent ?

Yann : Bah oui parce que toi tu veux refaire une structure, remédicaliser un espace…

Sandra : Oui, je suis utopiste.

Yann : Ça coûte.

Sandra : C’est vrai. Donc n’hésitez pas à réagir sur le site à propos de cette question. Je remercie Sébastien Boukhalo qui était venu. Moi, j’ai trouvé ça quand même assez courageux de sa part de venir, sachant qu’il savait à peu près notre avis sur la question. Il a accepté le débat. Et là encore, il accepte la discussion. Donc merci à Sébastien Boukhalo et à sa collègue.

Yann : Oui, et ils peuvent revenir dès qu’il y a une avancée par rapport à tout ça, avec plaisir.

Sandra : Avec plaisir, vraiment.

Transcription : Sandra JEAN-PIERRE

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