Sandra : Allez, c’est parti pour la rubrique le VIH vu du Web !
Alexandre : Le 25 mai dernier, la localisation définitive de la fameuse salle de shoot parisienne était connue. La salle de shoot c’est quoi ? C’est un dispositif qui sera mis en place pour les toxicomanes, qui permet la prise de stupéfiants en limitant le risque d’infections et de transmission de maladies comme le VIH. Elle était censée s’implanter au 39, boulevard de La Chapelle, mais selon Le Monde.fr, plusieurs associations de riverains ont eu gain de cause en la faisant se déplacer de plusieurs centaines de mètres. Quelle est donc la destination finale de cette salle de shoot ? Et bien elle sera sur le terrain de l’hôpital de Lariboisière. Qu’est ce que ça change ? Bernard Jomier, l’adjoint au maire de Paris chargé de la santé, a annoncé au journaliste du Monde que c’était, je cite, « un dispositif de santé, on l’adosse à l’hôpital ». Évidemment, dit comme cela ça coule de source. En bref, un accès plus discret que la porte d’entrée de l’hôpital, et 200 mètres carrés de surface dans un endroit où les toxicomanes ne pourront pas être poursuivis pour « usage illicite et détention illicite de stupéfiants » tant que la quantité de drogue est limitée à un « seul usage personnel », voilà ce que dit l’article du Monde du 25 mai dernier. Hors de Paris, les deux autres villes pressenties pour accueillir le projet sont Bordeaux et Strasbourg. Rappelons-le, ces salles sont là afin de limiter les risques de transmission de MST, VHC et VIH par seringues avant d’être de vulgaires, si j’ose dire, salles de shoot. Leur ouverture doit dans l’idéal faire l’objet d’une expérimentation de 6 ans à compter de 2016, il est cependant à noter que le projet voté à l’Assemblée nationale en avril ne sera débattu au Sénat qu’à la rentrée prochaine.
Sandra : Merci Alexandre pour cette première info. Seka, je peux te poser une question ?
Seka : Absolument.
Sandra : Si une salle de shoot devait s’ouvrir juste à côté de chez toi est-ce que tu serais pour ou contre ?
Seka : Absolument pour.
Sandra : Pourquoi ?
Seka : Parce que je pense que c’est beaucoup plus intéressant d’encadrer les choses, pour tout un tas de raisons, comme tu l’as souligné, plutôt que de laisser les gens se pourrir entre eux comme c’est le cas justement vers Gare du Nord, etc. Où il y a des tas de problèmes, notamment sanitaires. Donc ça me semble logique.
Sandra : Votre avis sur le site comitedesfamilles.net, deuxième info Alexandre.
Alexandre : Tinder, Grinder, faites entrer les accusés. Libération a rapporté il y a moins d’une semaine que le département de santé de Rhode Island, aux États-Unis, venait de mettre en cause, je cite, les applications de rencontre sur mobile dans la hausse des maladies sexuellement transmissibles. Durant la période 2013-2014, la région américaine a connu une augmentation de 79% de cas de syphilis, de 30% de cas d’infections urinaires et de 33% de plus de nouvelles infections au VIH. Sont mis en cause les comportements sexuels à risques dans lesquels sont compris le recours aux applications de rencontres. Celles-ci arrangent en effet des relations sexuelles entre anonymes. Certaines campagnes sont déjà songées et même mises en place, au Brésil lorsque deux personnes « matchent », c’est-à-dire qu’elles valident leurs profils respectifs et qu’elles sont disposées toutes les deux à discuter, un message apparaît : « Attention, il est difficile de savoir qui est porteur du VIH. Amuse-toi bien mais prends soin de toi ».
Sandra : Seka, est-ce que tu connais ce genre d’applications, Tinder, Grinder, Happn ?
Seka : Non, je ne connais pas du tout, mais…
Sandra : Ça te dit d’y aller ?
Seka : Jusqu’à présent je n’ai pas nécessairement la nécessité, mais en revanche non, je trouve ça très bien que cela existe. En revanche c’est très très bien le genre de message à caractère informatif.
Alexandre : Le fait de rencontrer des personnes, enfin de « switcher » sur le profil de personnes totalement anonymes, il y a une certaine imprudence chez certaines personnes qui utilisent cette application juste pour entre guillemets tirer leur coup du soir quoi. C’est vrai que ça favorise les relations sexuelles entre anonymes.
Sandra : Après est-ce que c’est à cause, vraiment, de ces applications que les gens ont des relations sans préservatif ?
Alexandre : Je ne pense pas que ce soit à cause de ça. Cela ne peut pas être à cause de ce genre d’applications, l’imprudence des gens n’est pas à mettre sur le dos de ce genre d’applications. Je ne pense pas. Mais après c’est vrai que du coup, ces applications sont fréquentées par des gens imprudents, et favorisent les rencontres entre des gens imprudents. C’est plus ça le problème.
Sandra : Très bien, vos réactions aussi sur le site comitedesfamilles.net, dernière actualité Alexandre.
Alexandre : « La sexualité a toujours eu une place très importante dans ma vie jusqu’à l’arrivée du VIH. » Cette phrase, ce n’est pas la mienne mais celle de l’internaute Gys, membre active du blog Seronet. En effet, nombreuses sont les personnes séropositives à avoir considéré le rapport Hirschel, datant de 2008, le tout premier à dire que non, une personne qui prend bien son traitement et n’a pas d’autre MST ne transmet pas le VIH par voie sexuelle, beaucoup donc de ces personnes séropositives l’ont pris comme une délivrance. C’est le cas de Gys qui nous fait part de son témoignage dans le blog Seronet. Sa vie a changé depuis qu’elle se sait non contaminante. Elle nous dit : « Je pensais avoir des problèmes de libido, mais depuis le rapport Hirschel, je n’ai plus de blocage car même si la capote craque, je suis non contaminante, donc plus une bombe humaine… et ça c’est révolutionnaire pour moi. Cela a réellement changé dans ma tête et mon corps le fait d’être NON CONTAMINANTE ! ». Un cri de soulagement à lire en ligne.
Sandra : Merci, Alexandre. Seka, avant de participer à cette émission, est-ce que tu étais au courant de cette information, qu’une personne séropositive qui prend correctement son traitement, qui est observante, qui du coup a une charge indétectable depuis plus de six mois et pas d’autres MST, de maladies sexuellement transmissibles, n’est plus contaminante ?
Seka : Non, je n’étais pas du tout au courant de cette information.
Sandra : Et bien voilà ! Tu apprends une bonne nouvelle.
Seka : On en a discuté la dernière fois, et effectivement j’étais surpris, et effectivement il n’y a aucune communication autour de ça, ce qui pourrait quand même rassurer les gens de part et d’autre.
Sandra : Très bien, n’hésitez pas à réagir sur le site comitedesfamilles.net.
Transcription : Alexandre Bordes
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