Sandra : Bon, j’abuse peut-être avec la musique « Celebration » de Kool and the Gang. La bonne nouvelle que tu as reçue la semaine dernière Yann ne t’a pas donné envie de faire la fête quand même ?
Yann : Ce serait un petit peu en désaccord si tu veux avec le projet de soins que j’ai qui va durer un an. L’énorme et bonne nouvelle, c’est qu’après avoir vu mon infectiologue et ma nouvelle hépatologue pour traiter cette hépatite C, je vous rappelle grosso modo qui m’avait été conseillé de prendre un traitement à base de Ribavirine, Solvadi et un petit peu d’Interféron. Du fait que je suis depuis longtemps en contact avec des personnes séropositives, j’ai, comme je vous l’ai expliqué sur cette onde, une trouille bleue de l’interféron. J’ai vu tellement de dégâts et de pourcentage soit d’arrêt de traitement, soit carrément d’échec avec des effets indésirables pour l’Interféron qui n’était pas moindre. C’est vrai qu’au premier rendez-vous, je sentais très bien qu’elles essayaient d’appuyer comme j’étais naïf. Naïf c’est-à-dire qui n’a jamais pris de traitement pour l’hépatite C. Je sentais bien qu’on essayait quand même de me donner ces molécules avec Interféron. Donc je me suis battu pour expliquer que je pensais vraiment que j’allais mal le vivre, que j’allais mal le prendre. Donc il y avait certains médecins, notamment mon infectiologue qui m’a dit oui, c’est vrai qu’un médicament quand on n’est pas prêt à le prendre en général, il y a des dégâts supplémentaires. Donc il devait avoir une commission parce qu’il faut se rappeler que si je ne prenais pas l’Interféron, effectivement ça doublait le temps du traitement. C’est-à-dire au lieu d’avoir un traitement de 3 mois, je vais commencer mon traitement et j’aurai un traitement de 6 mois. Et la cause aussi c’est le coût car le coût est énorme. Donc j’ai quand même obtenu du fait que mon génotype 3 permettait de bien aussi recevoir aussi, de l’avancée du foie qui fait qu’il y a peut-être une priorité aussi pour que je sois soigné. En tout cas, c’est une bonne nouvelle et j’ai mon ordonnance avec un coût très important. Je crois que c’est 140 000 euros quand même pour mon traitement.
Sandra : Et du coup, tu vas commencer quand ton traitement ?
Yann : 15 juin je pense.
Sandra : D’accord. Et tu appréhendes ? Comment ça se passe dans ta tête ? Tu as eu le traitement que tu voulais mais bon, ça reste quand même un traitement.
Yann : Je vois toutes les raisons positives, je crois que c’est comme ça qu’il faut entamer le traitement, c’est-à-dire 90% de réussite. Ce n’est pas rien. Et puis je vais le prendre avec cette même inconscience un petit peu que je prends mon traitement VIH. C’est-à-dire en essayant de vivre avec mais pas vivre dedans non plus trop. Donc ça je te le dis après je m’attends aussi, parce qu’on m’a prévenu qu’il y aura de la fatigue. Je crois que la Ribavirine donne aussi un peu d’anémie. C’est pour ça que toutes les 4 semaines, j’ai un bilan sanguin. J’ai le numéro personnel de mon hépatologue, ce qui n’est pas rien. Même si on ne l’utilise pas, c’est quand même quelque chose qui rassure le patient. Donc je l’en remercie grandement ma chère Madame Bottero. J’ai tout pour que ça réussisse parce que je suis entouré affectivement, on y va et je ne vais pas polariser là-dessus en revanche je vous tiendrai au courant franchement de la manière la plus transparente parce que je pense que c’est utile pour nos auditeurs et auditrices, des inconvénients que ce traitement m’apporte.
Sandra : Tu avais fait appel aux auditeurs justement pour qu’ils puissent te donner leur avis. Malheureusement, aucun auditeur n’a réagi.
Yann : C’est-à-dire que c’est assez récent. Je pense que Marc va pouvoir nous éclairer aussi un petit peu là-dessus.
Sandra : Je ne sais pas.
Yann : C’est sûr qu’on n’est pas nombreux encore à profiter de tout ça.
Sandra : Est-ce que les membres du TRT5 t’ont contacté finalement ?
Yann : Oui, ils m’avaient renvoyé sur l’association du foie, l’AMFE, à qui j’ai pris quelques renseignements. Et je dois dire surtout, à chaque fois, c’est la deuxième fois que j’ai affaire à eux, un grand merci à Action traitement. Donc n’hésitez pas à les appeler si vous avez des doutes sur les médicaments que vous prenez, si vous avez des nouveaux médicaments à prendre pour voir les interférences qu’il peut avoir. Ils sont formidables. Moi, j’ai eu un monsieur Fournier. Je vous le conseille grandement.
Sandra : Zina, est-ce que tu avais entendu parler de ces nouveaux traitements concernant l’hépatite C ?
Zina : Oui, j’ai un ami qui a pris. Alors je ne sais pas s’il y avait exactement toutes les mêmes molécules dont Yann a parlé. Pour lui, ça ne s’est pas très bien passé.
Yann : Pour le cas de l’ami dont tu parles, il y avait de l’Interféron.
Zina : Mais toi aussi tu disais qu’il y avait un peu d’Interféron dans le tien c’est ça ?
Yann : Non, la grande nouvelle justement c’est que j’ai obtenu un traitement sans Interféron. Après, les médecins n’ont pas le choix. Quand tu fais partie d’un certain type mais c’est pour ça que je me retournerai bien vers Marc pour nous éclairer peut-être un petit peu non ? Non, pas vraiment.
Sandra : Marc n’est pas spécialiste sur l’hépatite C.
Yann : Marc est spécialiste sur l’avancée de nos projets notamment sur le Méga couscous…
Sandra : On en parlera tout à l’heure, t’inquiète. Mais donc Zina, tu n’avais pas entendu parler de ces traitements sans Interféron du coup ?
Zina : Non, j’avais entendu qu’il y avait pas mal de recherches là-dessus, j’avais lu un article dans le Science et vie. Ils disaient qu’ils étaient plusieurs à avoir trouvé d’autres molécules que l’Interféron. Mais je ne savais pas que ça y est, que maintenant c’était en place et qu’on pouvait avoir un traitement sans Interféron.
Sandra : Est-ce que tu conseillerais à cet ami qui a eu un échec thérapeutique pour traiter son hépatite C de réessayer à nouveau s’il n’y a pas d’Interféron ?
Zina : Pour ma part, je pense que tout ça c’est assez personnel. C’est chacun qui voit. Je ne peux pas me permettre de conseiller ou pas de prendre tel ou tel traitement surtout que je n’ai pas du tout la connaissance. C’est vraiment personnel.
Yann : Moi, j’ai quand même une annonce à faire par rapport aux auditeurs et auditrices qui peuvent être dans le même cas que moi ou une hépatite B ou C, vous savez que maintenant ce traitement est sur le marché, vous savez qu’il coûte très cher. Donc informez-vous avant d’aller voir votre infectiologue ou votre hépatologue. C’est très important d’arriver et d’avoir déjà des informations parce qu’on est considéré totalement différemment quand on est informé que quand on ne l’est pas. Donc voilà, n’hésitez pas à appeler Action traitement, n’hésitez pas à vous renseigner sur vos droits par rapport à votre génotype et tout ça. Il faut rappeler aussi qu’en France, la médecine doit donner le meilleur traitement qui existe au patient. Donc même si c’est vrai que c’est cher, ça ne doit pas regarder, ce n’est pas l’histoire du patient. Le patient lui doit être traité avec le meilleur médicament qui existe. Ça, c’est un droit absolu.
Transcription : Sandra Jean-Pierre
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